Al Haouz : De la catastrophe du séisme à un horizon de développement durable

Le séisme du 8 septembre 2024, qui a durement frappé la région d’Al Haouz, causant des pertes humaines et des destructions matérielles considérables, s’est imposé comme bien plus qu’une catastrophe naturelle. Il a révélé les fragilités structurelles de la région tout en mettant à l’épreuve la capacité de l’État et de la société à répondre de manière efficace et durable. Dès lors, les efforts de reconstruction n’ont pas seulement visé à réparer les dégâts, mais aussi à jeter les bases d’un modèle de développement qui réduise les inégalités et assure un avenir plus équitable à cette région marginalisée.

 

Reconstruire : de l’urgence à une vision structurelle
La première réponse a été l’extension des aides d’urgence aux familles sinistrées, accompagnée du lancement de chantiers pour reconstruire ou réhabiliter les habitations partiellement ou totalement détruites. Mais ces mesures, bien qu’essentielles, ne représentent qu’un début. Ce qui est en jeu, c’est une transformation profonde qui va au-delà de la simple restauration, visant à construire un avenir où les populations locales disposeront de conditions de vie dignes et durables.

Dans ce cadre, l’Agence pour le Développement des Régions de l’Atlas a joué un rôle clé en élaborant un programme quinquennal (2024-2028). Ce plan vise à relever les défis structurels grâce à l’achèvement des infrastructures de base, à la réhabilitation des écoles, à l’ouverture de centres de santé et au désenclavement des villages isolés par l’amélioration du réseau routier. Cependant, le véritable défi réside dans la rapidité d’exécution et la transparence dans la gestion des ressources pour répondre efficacement aux besoins urgents des populations locales.
 

L’eau : un enjeu de justice sociale et de développement
Parmi les défis majeurs exacerbés par le séisme, l’accès à l’eau potable figure en tête des priorités. Les projets de grands barrages, dont certains approchent leur achèvement, constituent une avancée significative pour répondre aux besoins des habitants. Mais ces initiatives doivent être pensées sur le long terme, en tenant compte des spécificités des zones rurales souvent laissées pour compte. Il s’agit de garantir non seulement l’approvisionnement immédiat, mais aussi de poser les bases d’une gestion durable des ressources hydriques, essentielle pour le développement futur de la région.
 
La politique au service du développement
Dans ce contexte de mobilisation nationale, le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a réaffirmé, lors d’une rencontre de proximité tenue le samedi 23 novembre 2024 à Tahanaout, l’engagement du parti à poursuivre ses efforts pour renforcer le développement inclusif sous le slogan : “Mobilisation générale du Parti de l’Istiqlal pour la nation et le citoyen”. Cet événement, qui a réuni des figures de proue du parti, telles que Saïda Aït Bouali et Mohamed Edmoussa, ainsi que des élus et militants de la région, a offert l’occasion d’écouter les doléances des habitants et de débattre des défis locaux.

Ce type d’interaction illustre une approche politique où les partis ne se contentent plus de proposer des solutions descendantes, mais s’efforcent d’impliquer activement les populations dans l’identification des priorités et la co-construction des réponses. Une telle dynamique, associant acteurs politiques, institutions locales et société civile, est essentielle pour faire de la reconstruction un levier de transformation durable.
 

Transformer une épreuve en opportunité
Le séisme d’Al Haouz a mis en lumière les vulnérabilités profondes d’un territoire longtemps marginalisé. Pourtant, à travers les efforts déployés – des aides d’urgence aux projets structurants en cours –, il offre aussi une opportunité de repenser le modèle de développement local.

Si les efforts se poursuivent dans un esprit de solidarité et avec une vision stratégique claire, Al Haouz pourrait devenir un modèle de résilience et de reconstruction intelligente. Ce dont la région a besoin aujourd’hui, ce n’est pas seulement de ressources financières, mais d’une volonté politique forte et d’un engagement collectif pour placer l’humain au cœur de toutes les décisions. Ainsi, cette catastrophe pourrait se transformer en une renaissance porteuse d’espoir pour toute la région.

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