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En présence du ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, du président de l’Institution d’Abu Dhabi pour le patrimoine, du Wali de la région Guelmim-Oued Noun, de la présidente du Conseil régional, du gouverneur de la province de Tan-Tan, du directeur général de l’Agence du Sud, des élus, des chioukhs et notables de la région, le président de la Fondation Almouggar, M. Fadel Benyaïch, a donné le coup d’envoi officiel des activités de la 18ᵉ édition du Moussem de Tan-Tan.
Il a également souligné la contribution de la Fondation au développement socio-économique de la ville de Tan-Tan et à son rayonnement national et international.
M. Benyaïch a annoncé que l’édition de cette année a été conçue pour se démarquer des précédentes, en intégrant de nouveaux segments et en diversifiant les activités du programme.
Parmi les nouveautés de cette 18ᵉ édition figurent des espaces culturels et de divertissement inédits, ainsi que plusieurs expositions, notamment un espace dédié à l’élevage de chameaux et un village pour enfants, pensé pour transmettre aux jeunes générations les savoirs et traditions ancestrales. Une salle consacrée aux jeux traditionnels accueillera des compétitions entre équipes de jeunes hommes et femmes issues des trois régions sahariennes du Royaume.
De nombreuses activités culturelles, artistiques et sportives sont également au programme, animées par des associations locales, des groupes musicaux nationaux et internationaux, contribuant à faire du Moussem un événement fédérateur et vivant.
En conclusion de son allocution, M. Fadel Benyaïch a exprimé, en sa qualité de président de la Fondation Almouggar – mission que lui a confiée Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le protège – sa profonde gratitude au Souverain pour l’intérêt constant qu’Il porte à cet événement patrimonial.
Il a adressé ses remerciements particuliers au Wali de la région Guelmim-Oued Noun, au Gouverneur de la province de Tan-Tan, aux autorités locales, aux chioukhs et notables des tribus sahraouies, à la présidente du Conseil régional, ainsi qu’aux élus pour leur engagement et leur soutien.
Enfin, il a élevé des prières pour la santé, le bonheur et la longévité de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.
1. Monsieur le Président, alors que la Fondation souffle sa dix-huitième bougie depuis sa reprise, quel bilan faites-vous de ses réalisations par rapport à ses engagements ?
La Fondation Almouggar de Tan-Tan a été créée en 2014, sous les Hautes Directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI – que Dieu L’assiste. Sa Majesté m’a fait l’honneur de me confier la présidence de cette institution, dont les missions sont clairement définies dans ses statuts : organiser le Moussem de Tan-Tan, promouvoir le patrimoine culturel hassani et, surtout, œuvrer à la sauvegarde et à la préservation de toutes les formes d’expression de cet héritage.
Concernant le bilan, il est globalement positif. La Fondation a su remplir ses engagements en menant diverses actions en coordination avec ses partenaires institutionnels, les élus et la société civile. Il est important de rappeler que les engagements de la Fondation ne s’arrêtent pas aux frontières nationales. Le Moussem de Tan-Tan, reconnu en 2005 par l’UNESCO comme chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité, puis inscrit en 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel, confère à la Fondation une double responsabilité : envers la société marocaine et envers la communauté internationale.
2. Le Moussem, en tant que patrimoine oral et immatériel de l’humanité, ne se limite pas à la manifestation culturelle elle-même. Il constitue également un vecteur de transmission de savoirs et de savoir-faire intergénérationnels. Que fait la Fondation pour favoriser cette transmission et vulgariser la culture hassanie ?
Le travail de la Fondation repose avant tout sur l’organisation du Moussem. Cette manifestation est l’aboutissement d’un long processus de préparation, car derrière chaque édition, il y a un effort conséquent de recherche, de sauvegarde et de revalorisation d’éléments culturels en voie de disparition.
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Il faut savoir que plusieurs aspects de la culture nomade ont été menacés par la sédentarisation, l’urbanisation et l’évolution des modes de vie. C’est pourquoi la Fondation œuvre à leur renaissance à travers leur intégration dans le Moussem, notamment en valorisant le savoir-faire traditionnel. Il est essentiel d’associer cette valorisation à un soutien économique : si les artisans et artistes ne peuvent vivre de leur art, il est illusoire d’espérer préserver durablement ces traditions.
Valoriser, c’est aussi donner un sens identitaire aux pratiques culturelles, renforcer la cohésion sociale et transmettre aux nouvelles générations un idéal commun enraciné dans l’histoire et les valeurs du désert.
3. Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée du Moussem ? Quel impact a-t-il sur le niveau de vie des populations locales et sur le développement de la ville de Tan-Tan ?
Le Moussem génère un impact économique, social et culturel très significatif. Sa préparation s’étale sur toute l’année et implique de nombreux services extérieurs relevant de différents départements ministériels. Il constitue une véritable dynamique locale.
Par ailleurs, la Fondation injecte chaque année d’importants financements au profit des ONG et associations locales, dont l’activité dépend étroitement du Moussem. Ce soutien permet non seulement de faire vivre le tissu associatif, mais aussi de créer des opportunités pour les artisans, artistes, commerçants et travailleurs indépendants qui attendent cet événement pour développer leur activité et faire vivre leurs familles.
Le Moussem agit donc comme un levier de développement territorial durable, renforçant à la fois l’économie locale, la visibilité de Tan-Tan à l’échelle nationale et internationale, et la fierté identitaire de ses habitants.
Entretien réalisé par Ahmadou El-Katab
