Analyse du match Maroc-Niger : Les Lions de l’Atlas se sortent difficilement du piège nigérien

Le Maroc accueillait le Niger au Stade d’Oujda ce vendredi 22 mars, dans le cadre de la 5ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. L’occasion pour les Lions de l’Atlas de consolider leur première place dans le groupe E. L’obstacle incarné par les Menas s’est révélé cependant plus difficile à franchir que prévu.

C’était l’heure des retrouvailles entre Walid Regragui et Badou Zaki, son mentor et ancien coach en équipe nationale, lorsque le natif de Corbeil-Essonnes évoluait encore en tant que joueur professionnel durant les années 2000.
 
Pour ce match important entre le Niger et le Maroc dans l’objectif d’une qualification à la prochaine Coupe du Monde -qui se déroulera au Canada, aux États-Unis et au Mexique-, Regragui ne réservait pas de surprise particulière, en optant pour du classique dans toutes les lignes.

Cela mis à part la présence de Yamiq (33 ans) privilégié en charnière centrale pour accompagner Aguerd, en l’absence de Chadi Riad et au poste qui présentait le plus d’incertitudes.
 
L’équipe évoluait dans un 4-3-3 hybride pouvant se muer en 4-2-3-1 avec Ben Seghir et Brahim Diaz en créateurs, Rahimi sur le côté gauche et En-Nesyri en pointe de l’attaque.

On retrouvait dans le couloir droit Hakimi, nommé capitaine pour cette soirée, et celui de gauche Mazraoui, alors qu’au milieu évoluaient les tauliers Amrabat et Ounahi et que Bounou officiait dans les buts.
 
Parmi les cinq nouveaux sélectionnés, seuls trois d’entre eux étaient sur le banc, à savoir Benabid, Nadir et Igamane. Pas d’El Kaabi blessé, ou de Ziyech, appelé pour la dernière fois en septembre de l’année dernière.
 

Domination stérile

 
Et le Niger allait se montrer coriace dès l’entame du match, plaçant deux bus défensifs et rendant la tâche plus ardue pour les Lions. Cela n’empêchait pas Ben Seghir d’effectuer une percée côté gauche et de confier le cuir à Rahimi, qui ne trouvait pas le cadre (1ère).
 
S’en suivait une double tentative marocaine : Aguerd était auteur d’une frappe limpide du gauche des 30 mètres qui s’écrasait sur le poteau gauche de Djibo dans un premier temps, puis Ben Seghir récupérait la gonfle dans un second temps, et voyait son tir filer au-dessus du cadre (15ème).
 
Les Lions de l’Atlas continuaient d’effectuer l’essuie-glace dans la moitié de terrain adverse confinant le ballon sur les côtés, tandis que les ailiers et latéraux effectuaient de nombreux centres. L’un d’entre eux trouvait En-Nesyri (suite à un service de Hakimi), sans danger pour les visiteurs (42ème).
 
Rien d’autre à signaler dans ce premier acte, frustrant pour les joueurs de Regragui, qui ne trouvaient pas les filets adverses avec une domination stérile.
 

Les Lions surpris d’entrée en deuxième mi-temps

 
Et les supporters venus en nombre au Stade d’Oujda n’étaient pas au bout de leur peine. Dès la 47ème minute, les Menas combinaient sur coup franc et Youssouf Oumarou concluait à bout portant et contre le cours du jeu (0-1).
 
Afin de revenir au score, Ben Seghir tentait de nouveau sa chance de loin, mais trouvait un Djibo vigilant (54ème).

C’était également le moment choisi pour Regragui d’apporter du sang neuf, face au manque de solutions. Ben Seghir laissait sa place à Saibari, Ounahi était remplacé par Khannouss, et Ezzalzouli substituait un Rahimi en demi-teinte (56ème).
 
Dès lors, les locaux se montraient plus incisifs. Amrabat trouvait Saibari dans l’axe d’une passe lumineuse, mais ce dernier manquait sa reprise (58ème).
 
Ce même Saibari était ensuite à la conclusion d’une action initiée par Diaz sur le côté droit, dont le centre enroulé était dévié par En-Nesyri puis prolongé au fond des filets par le n°11 (59ème, 1-1).
 
L’équipe nationale montrait un autre visage depuis les remplacements effectués, à tel point que l’on pouvait se demander si le onze de départ concocté par Regragui, avec un Ounahi transparent et un Rahimi en méforme, était judicieux.
 
Dans ce second acte, on retrouvait aussi beaucoup En-Nesyri en tant que pivot, qui parvenait souvent à faire parler sa taille dans le camp adverse. Ce dernier manquait d’ailleurs son face-à-face avec le gardien en fin de match (82ème), puis était remplacé dans la foulée par Igamane, qui disputait ses premières minutes sous les couleurs nationales.
 

But salvateur de Khannouss, des changements à venir contre la Tanzanie ?

 
Et alors qu’on se dirigeait tout droit vers un nul décevant, Khannouss se retrouvait au terme d’une action de toute beauté qui démarrait sur le côté gauche avec un une-deux entre Mazraoui et Diaz, à la deuxième minute du temps additionnel, le quatrième arbitre avait entretemps signalé 9 minutes d’arrêts de jeu (92ème, 2-1).
 
En fin de match, Targhalline remplaçait Diaz, qui avait écopé d’un carton jaune (94ème minute) poussant les Lions à évoluer en 4-3-3 pour les dernières minutes de cet affrontement.
 
Malgré une rencontre compliquée, il s’agit d’un bilan positif sur le plan comptable pour les Lions de l’Atlas, qui devront se passer de Hakimi, suspendu contre la Tanzanie pour accumulation de cartons jaunes (Regragui a entretemps fait appel à Belammari pour le remplacer numériquement).

En effet, le Maroc conserve la tête du groupe E avec 12 points, devant le Niger et la Tanzanie, tous deux à 6 points, la Zambie (3 points) et le Congo (0 point).
 
À noter également, qu’étant donné le scénario de cette opposition, Regragui devrait innover lors du prochain rendez-vous mardi 25 mars contre la Tanzanie. « Il y a des statuts qui peuvent être bousculés au sein de l’effectif », a-t-il d’ailleurs judicieusement rappelé en conférence de presse d’après-match. En tant que supporters, on attend de voir l’évolution des choses.
 
 

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