Le Maroc devait confirmer face aux Chipolopolos de Zambie après une victoire sans accroc contre le Niger. C’est chose faite même si la tâche s’est avérée compliquée. Aujourd’hui, les Lions de l’Atlas ont une nouvelle fois prouvé qu’ils pouvaient aussi gagner en souffrant.
Et comme annoncé, Regragui procédait à un remaniement global de son onze de départ.
Exit Hakimi, Aguerd, Saibari, Brahim Diaz et El Kaabi, place à Chibi, Yamiq, El Khannouss, Igamane et En-Nesyri. Le Maroc évoluait dans un 4-3-3 qui pouvait se muer en 4-1-4-1, à l’image de ce qui était proposé lors du Mondial 2022.
S’il laissait le ballon à son adversaire, le collectif marocain mettait en place un pressing haut en début de match. Ce qui s’avérait très rapidement payant : Miguel Chaiwa, sous la pression de Bilal El Khannouss, perdait un ballon précieux dans l’axe. Seul, Youssef En-Nesyri ne se faisait pas prier pour punir Toaster Nsabata, le gardien zambien (7ème, 0-1).
Une première alerte sur les cages de Yassine Bounou occurrait ensuite à la 31ème minute. Patson Daka, sur un service de Kings Kangwa, adressait une tête à bout portant, sortie in extremis du pied par le portier marocain.
À la mi-temps, on pouvait constater que le scénario du match était largement différent de celui face au Niger. La Zambie confisquait le ballon (72 % de possession) et occupait le camp marocain, même si nos Lions s’en sortaient avec plus de tentatives que leurs opposants (6 contre 3).
Au retour des vestiaires, toujours contre le cours du jeu et sur un long dégagement de Yassine Bounou mal repoussé, Hamza Igamane signait une superbe frappe des 25 mètres qui se logeait dans le petit filet droit du gardien des Chipolopolos (47ème, 0-2).
Il s’agit du deuxième but sous les couleurs nationales du natif de Témara, qui réussit là une excellente entame de saison et continue à performer dans sa lancée en club, après avoir marqué un doublé avec le LOSC pour sa première apparition avec les Lillois, samedi 30 août.
Cependant la Zambie ne s’avouait pas vaincue et continuait d’assiéger la défense marocaine. À la 53ème minute, Patson Daka, encore lui, bénéficiait de nouveau d’un service de Kings Kangwa plein axe, et adressait un tir du droit in extremis, joliment sorti par Yassine Bounou.
À la 63ème minute, Sofyan Amrabat, subissait une faute de Lameck Banda et laissait parler sa colère, proche de provoquer une échauffourée. Ce fait de jeu était la preuve de la tension qui régnait sur l’aire de jeu, avec un football rugueux pratiqué par les deux équipes. Le milieu marocain s’en sortait avec un avertissement, de même que l’ailier zambien.
Puis, à la 72ème minute, les Chipolopolos se montraient à nouveau dangereux sur une double occasion. Sur un centre venu de la droite, une tête de Kennedy Musonda trouvait la barre avant que Yassine Bounou ne réussisse une parade sur une nouvelle tête, de très près, de Paston Daka.
Sans les arrêts décisifs du géant d’Al Hilal (1,95 m), le score aurait pu être complètement différent. Une minute plus tard, Ismael Saibari prenait la place de Bilal El Khannouss et Ayoub El Kaabi remplaçait Eliesse Ben Seghir.
À part les remplacements de Youssef En-Nesyri par Maroan Sannadi, de Hamza Igamane par Amine Adli (86ème), et de Mohamed Chibi par Omar El Hilali (93ème), pas grand-chose à signaler en cette fin de rencontre. Le latéral droit de l’Espanyol Barcelone vivait au passage ses premières minutes en A sous le maillot marocain.
L’essentiel était là, donc, cet après-midi. Avec un bloc défensif bas ou médian, les Lions de l’Atlas ont prouvé qu’ils savaient gagner en se montrant froids et pragmatiques, délaissant le ballon à l’adversaire. Comme toute grande équipe, le onze national se repose aussi sur un gardien d’exception, auteur de nombreux arrêts.
Au milieu, Neil El Aynaoui confirme avec un volume de jeu conséquent, tandis que le chantier en défense avance, avec un Adam Masina plutôt à l’aise durant ces deux dernières oppositions, en l’absence d’un titulaire en puissance, tel que Chadi Riad, blessé de longue date.
Aussi, avec une moyenne d’âge de 27,3 ans au coup d’envoi, l’équipe est un mélange de jeunesse et de mâturité. Les cadres que sont Yassine Bounou (34 ans), Sofyan Amrabat (29 ans), Adam Masina (31 ans) et Youssef En-Nesyri (28 ans), accompagnent idéalement les plus jeunes comme Eliesse Ben Seghir (20 ans), Hamza Igamane (22 ans), Bilal El Khannouss (21 ans) et Neil El Aynaoui (24 ans).
Les Lions de l’Atlas réalisent jusque-là un sans-faute dans ces éliminatoires avec 7 victoires en autant de matchs. En prime, depuis une défaite contre l’Afrique du sud fin janvier, dans le cadre des huitièmes de finale de la CAN 2023 (0-2), le Maroc enchaîne sur une 14ème victoire consécutive.
Ainsi, l’équipe nationale est à deux matchs de dépasser l’Espagne de 2008 et l’Allemagne de 2010 et d’établir un nouveau record. Il reste également une seule opposition à nos Lions avant le grand rendez-vous de la CAN, qui se jouera à domicile du 21 décembre au 18 janvier, avec un match à jouer face au Congo, lors du prochain rassemblement d’octobre.
Globalement, l’équipe a su montrer sa polyvalence, avec plusieurs systèmes utilisés lors de ces deux dernières rencontres, abordant ces deux oppositions avec des schémas radicalement opposés. Gageons sur le fait que cette polyvalence nous sera bénéfique lors de la compétition continentale à venir.