69 ans se sont écoulés depuis la création des FAR. Un long parcours de défis et de modernisation ininterrompue. Détails.
Ce processus de modernisation dure depuis près d’un quart de siècle à tous les niveaux. Le changement est si global que les FAR d’aujourd’hui sont quasi méconnaissables par rapport à ce qu’elles étaient au début des années 2000. A l’époque, l’urgence d’une mise à niveau s’imposait. Il fallait rattraper un retard abyssal au niveau de la Marine, la vétusté du matériel pesait sur l’Armée de terre et l’aviation avait une flotte vieillissante. Grâce à un effort budgétaire considérable, un vent de fraîcheur a soufflé sur l’ensemble des corps de l’Armée. L’Armée de l’Air a été raffermie par les F-16 qui occupent désormais l’avantgarde de la flotte. L’arrivée des hélicoptères Apache a renforcé les capacités offensives au niveau aérien. Toujours dans le ciel, les FAR ont opéré un changement majeur dans leur doctrine et se tournent résolument vers les drones qui s’imposent maintenant comme l’arme de rupture de la guerre moderne. On parle désormais de dronisation des FAR dont les stratèges ont compris que le monde a viré depuis longtemps vers la guerre robotisée.
Sur terre, la priorité a été accordée depuis longtemps à l’infanterie mécanisée, notamment aux chars. L’arrivée des Abrams a donné une nouvelle vigueur aux régiments et brigades mécanisés. Les fameux chars américains ont pris le dessus sur la veille bridage russe. Ces dernières années, l’effort s’est concentré sur l’artillerie qui a été considérablement dopée pour renforcer la puissance de feu. Le paquet a été mis aussi bien dans l’artillerie tractée que les lance-missiles qui ont droit à un investissement massif. Canons CAESAR, batteries HIMARS… La modernisation va crescendo. Idem pour les armes défensives avec le renforcement de la défense antichar ( avec l’achat des Javelin) et la défense antiaérienne avec l’acquisition des Patriot et des systèmes chinois et israéliens.
Cet effort de modernisation ne s’est pas limité à l’équipement. Le Maroc a fait le choix de développer une Industrie de défense. Bien qu’elle n’en soit qu’à ses balbutiements, le potentiel est prometteur. Les avancées concrètes se font d’ores et déjà sentir, à savoir des contrats de taille comme celui signé avec le constructeur indien Tata pour la co-fabrication de blindés. Ce à quoi s’ajoutent les contrats signés avec le constructeur turc de drones Baykar et l’intégration du Royaume dans la supply chain mondial des chasseurs F-16.
Ce processus a été accompagné d’une restructuration des corps de l’Armée avec la création d’un nouveau statut de sous-officiers, un corps indispensable pour la cohésion des armées et leur efficacité sur le terrain. C’est dans ce contexte de revalorisation des ressources humaines que s’inscrit le service militaire obligatoire. Réintroduit en 2018, ce chantier permet aux FAR de tirer profit d’une jeunesse ultra qualifiée, d’autant plus que le service militaire offre une base de recrutement. Preuve en est qu’une grande partie des contingents d’appelés font carrière militaire après la fin de leur incorporation.