L’Afrique et le monde entier auront les yeux rivés, du 26 au 30 mai, sur la capitale économique ivoirienne. Et pour cause : Abidjan accueille la 60ème Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) et la 51ème Assemblée du Fonds africain de développement. Deux événements majeurs qui auront un cachet particulier au regard de la thématique choisie pour l’édition 2025.
Dans cette optique, au moment où les priorités d’assistance étrangère des États-Unis évoluent, et où les financements de l’USAID se réduisent, les pays africains naviguent dans un paysage changeant dans lequel les formes traditionnelles de soutien ne peuvent plus être prises pour acquises, expliquent les experts de la Banque la centrale continentale.
Pour les organisateurs, le thème stratégique de la conférence invite les pays membres régionaux de l’institution à se tourner vers leur continent pour identifier et exploiter les diverses ressources en capital de l’Afrique-humaines, naturelles, financières et économiques afin de favoriser sa transformation structurelle.
Il ne pouvait en être autrement quand on sait que dans la situation mondiale actuelle, les Assemblées annuelles offrent aux participants l’opportunité de relever ces défis et de stimuler la production nationale, de développer des chaînes de valeur régionales et de négocier en position de force. C’est l’occasion pour le continent de renforcer son marché intérieur, de diversifier ses partenaires commerciaux et de reprendre le contrôle de son destin économique, relève la BAD.
Tout en proposant des solutions appropriées, M. Adesina a souligné l’importance d’un dialogue constructif avec les États-Unis, de la diversification des marchés d’exportation et, surtout, de l’accélération de la mise en place de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un marché intérieur de 3.400 milliards de dollars qui pourrait redéfinir l’avenir économique du continent.
Selon lui, cela implique également d’approfondir les marchés régionaux, de stimuler la valeur ajoutée locale et de repenser la manière dont l’Afrique mobilise et déploie ses ressources, non pas comme des fragments d’aide étrangère, mais comme des catalyseurs d’un développement autonome à grande échelle.
Il s’agit également de tirer parti du capital humain de l’Afrique, de son potentiel en matière d’énergie verte et de ses vastes ressources-du lithium à la main-d’œuvre-pour conclure des accords plus équitables et stimuler la création de valeur ajoutée à l’échelle nationale.
Faut-il rappeler, à ce sujet, que la Banque africaine de développement est le premier partenaire du développement de l’Afrique. Depuis plus d’une décennie, l’institution financière continentale pose les bases de cette transformation.
Ainsi, au cours des dix années qui ont suivi le lancement par M. Adesina du programme des «High 5», qui couvre les domaines de l’énergie, de l’alimentation, de l’industrie, de l’intégration et de la qualité de vie, plus d’un demi-milliard de personnes ont déjà bénéficié de ses effets. Et ce n’est qu’un début, révèlent les spécialistes.
Et ce n’est pas tout puisqu’elle tire parti de partenariats avec des banques multilatérales de développement pour des projets transformateurs, tels que la Mission 300, une initiative visant à fournir un accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique d’ici à 2030.
Pour comprendre la portée des Assemblées annuelles 2025, ce sont plus de 6.000 délégués, dont des chefs d’État et de gouvernement africains, des ministres des Finances, des gouverneurs de banques centrales, des partenaires du développement, des représentants du secteur privé, des dirigeants de la société civile, des universitaires, des groupes de réflexion et des leaders d’opinion, des ONG et autres parties prenantes, qui devraient prendre part à ce qui s’annonce comme un événement déterminant.
Un autre fait majeur marquera la conférence de cette année. En effet, au cours des Assemblées annuelles, les gouverneurs de la Banque africaine de développement éliront le successeur de l’actuel président de l’institution, M. Adesina, dont le second mandat de cinq ans s’achève le 31 août prochain.
Ce sera un grand moment d’émotion et d’attention. Car le président sortant a fait de la BAD une institution au service et l’économie et du développement du continent. Son successeur sera choisi parmi les cinq candidats en lice : le Sénégalais Amadou Hott, la Sud-Africaine Swazi BajabulileTshabalala, le Mauritanien Sidi OuldTah, le Zambien Samuel Munzele Maimbo et le Tchadien Mahamat Abbas Tolli.