Brave colibri!

Dans l’immensité rougeoyante de la forêt en flammes, où les arbres craquent comme des os dans un brasier vivant, un minuscule colibri fend l’air brûlant. Son plumage irisé reflète la lueur des flammes, mais lui, indifférent au danger, vole avec grâce et détermination. 
 
Dans son bec : une seule goutte d’eau, fragile perle suspendue entre courage et absurdité. Il la lâche sur le feu, une étincelle d’espoir dans un océan de cendres. 
 
Les animaux fuient, le vent hurle, la nature suffoque. Mais le colibri revient, encore et encore. Goutte après goutte, comme s’il croyait que sa foi suffirait à éteindre le monde en feu.
 
Effarés et épouvantés, tous les animaux observaient, du haut d’une montagne, leur monde en train de s’écrouler.  Un grand sentiment d’impuissance les habitait sauf pour le colibri qui continuait à s’activer en allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. 
Après un moment, le lion, agacé par les efforts dérisoires du colibri, lui dit : « Colibri ! As-tu perdu la raison? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
 
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais j’aurais fait ma part ». Mais ce que le lion n’a pas entendu de la voix du colibri parce qu’il était déjà sur le chemin du retour pour sauver le monde « Qui, sinon moi, fera autant ».
 
Qui?
 
Tout petit
Tout léger,
Il porta l’eau de ses rêves
Jusqu’au flammes du grand feu
Il attendait, il attend toujours 
Que les observateurs arrêtent d’observer
Et qu’ils fassent leurs parts…
 
—-
 
Je sais, vous l’avez entendu mille fois, la parabole du colibri. Mais pas dans ma version, accompagnée d’une telle image!
 
Mohamed Lotfi

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