Casablanca : Les conducteurs de deux-roues sur la voie du changement

À Sidi Belyout, le quotidien des conducteurs de deux-roues relève du parcours du combattant. Le Conseil municipal agit, entre urgences locales et plan global. Mais encore ?

Les rues de Sidi Belyout n’ont jamais été tendres avec les conducteurs de deux-roues. Si les grands axes bénéficient d’un entretien suivi, certaines rues secondaires portent encore les marques du temps : trappes affaissées, chaussée endommagée, bitume irrégulier… autant de points qui compliquent la circulation au quotidien, surtout pour ceux dont l’activité dépend de la mobilité. Conscient de cette réalité, le Conseil municipal s’engage activement pour améliorer la situation : des diagnostics de terrain sont menés, des priorités sont établies et des interventions ciblées sont progressivement mises en œuvre, dans une démarche d’écoute et d’action durable.

Abderrahim, livreur à scooter, témoigne avec calme malgré la fatigue. Il stationne près du marché central, le regard tourné vers son véhicule légèrement cabossé. « C’est sur une petite rue parallèle au boulevard des FAR que j’ai failli tomber. Un nid-de-poule que je n’ai pas vu à temps. Rien de grave heureusement, mais j’ai perdu une commande et dû faire réparer à mes frais».

Pour de nombreux livreurs, les zones les plus délicates sont bien connues : les abords du marché de Derb Omar, certaines ruelles de la médina, ou encore le secteur proche de Casa-Port. Les risques sont d’autant plus grands la nuit, quand l’éclairage public peine à compenser les ombres.

Mais le danger ne se limite pas aux blessures. Une chute peut aussi signifier une perte de revenus pour plusieurs jours. Soufiane, livreur de nuit, résume la situation : « Une jante pliée, un pneu éclaté… Ce sont des coûts qu’on ne peut pas toujours assumer. Parfois, on préfère éviter certains quartiers».

Face à ces réalités, les services de l’arrondissement de Sidi Belyout n’ont pas ménagé leurs efforts. Des interventions ponctuelles ont été menées ces derniers mois sur les axes principaux, et plusieurs chantiers d’entretien sont en préparation. L’approche reste toutefois progressive, selon un élu local, qui souligne que les ressources budgétaires de l’arrondissement doivent être réparties avec prudence. « Nous sommes conscients des difficultés. Les doléances sont remontées, et les secteurs sensibles sont identifiés».

Pour compléter ces efforts, des initiatives citoyennes commencent à voir le jour. Dans certains groupes de livreurs, une carte collaborative est en train de circuler, signalant les points noirs avec photos et coordonnées GPS. L’idée n’est pas de critiquer, mais d’accompagner l’amélioration de la voirie en partageant des informations précises.

Si la situation demeure perfectible, l’arrondissement montre une volonté d’écoute à travers cette dynamique comprenant services publics et citoyens, entre moyens disponibles et réalités du terrain. Car ici, chaque geste compte pour rendre les trajets à deux-roues plus sûrs, rue après rue.

Houda BELABD

Une approche quinquennale bien définie
Face aux défis d’une circulation urbaine en constante évolution, la Ville de Casablanca a lancé un ambitieux plan quinquennal (2025-2030) dédié à la rénovation et à la modernisation de son réseau routier. Ce programme vise à remettre à niveau plus de 4.000 kilomètres de voirie, avec un accent particulier sur les chaussées secondaires, longtemps restées en marge des grandes opérations d’aménagement. Le plan inclut la réfection du revêtement, la mise à niveau des trappes, l’amélioration de l’éclairage public et l’accessibilité pour tous les usagers, y compris les deux-roues. Piloté par la commune et Casa Aménagement, ce chantier d’envergure avance par phases, en coordination avec les arrondissements, dont celui de Sidi Belyout.

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