Le Maroc fait partie des pays les plus exposés aux aléas géologiques et climatiques de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), souligne la Banque Mondiale.
Et d’ajouter que les catastrophes coûtent au Maroc plus de 575 millions de dollars par an. « L’urbanisation et le changement climatique devraient encore exacerber les risques de catastrophe au Maroc, notamment à travers une augmentation de la fréquence et de la gravité des aléas hydrométéorologiques », prévoit-elle.
Avec le soutien de la BM, poursuit ledit rapport, le Maroc a réalisé des progrès significatifs depuis 2008 dans le renforcement de sa résilience aux catastrophes et au changement climatique. « Cela a inclus une transition progressive d’une approche post-catastrophe axée sur la réponse d’urgence au renforcement de la résilience ex ante, y compris l’intensification de la réduction des risques, de la préparation aux catastrophes et de la protection financière », explique-t-elle.
À travers plusieurs opérations et activités d’assistance technique, la Banque Mondiale a soutenu un changement de politique gouvernementale, passant d’une approche axée sur les réponses d’urgence ex post à une approche plus intégrée de gestion des risques de catastrophe, avec un fort accent sur la réduction des risques de catastrophe et la préparation financière », affirme la Banque Mondiale. Trois opérations de la Banque Mondiale, représentant un montant total de 580 millions de dollars, ont favorisé les réformes institutionnelles, le renforcement des capacités, les investissements dans la réduction des risques et la mise en place d’un régime complet de financement et d’assurance contre les risques de catastrophe, lit-on.
Ces opérations ont été complétées par une gamme d’activités d’assistance technique autour de questions telles que la résilience urbaine, la résilience des infrastructures critiques, le renforcement de l’environnement réglementaire du bâtiment et le financement des risques de catastrophe.
L’année d’après, c.à.d. en 2021, le gouvernement a élaboré une première Stratégie nationale de gestion des risques de catastrophe. La stratégie s ’est traduite par un plan d’action prioritaire (2021-2023) et un plan d ’action opérationnel (2021-2026) qui couvrent 18 programmes et 57 projets actuellement en cours de mise en œuvre.
De même, un régime innovant d’assurance contre les risques de catastrophe (loi n° 110-14) a été adopté en 2016, et est entré en vigueur en janvier 2020. La loi a introduit un régime d’assurance privé couvrant plus de 17 millions de personnes. Pour compléter ce programme, le gouvernement a créé un Fonds public de solidarité ( FSEC) pour couvrir le reste de la population non assurée, y compris l es ménages pauvres et vulnérables qui n’ont pas les moyens de se procurer une assurance privée. À la suite d u séisme d’Al-Haouz survenu le 8 septembre 2023, ce Fonds a débloqué environ 300 millions de dollars pour couvrir les pertes éligibles, fait savoir la BM. Elle souligne également q u’ « un nouveau système d’alerte précoce aux risques d’inondation est opérationnel depuis 2023 dans quatre zones pilotes (Mohammedia, la région du Gharb, la vallée de l’Ourika et la province de Guelmim), bénéficiant directement à environ 240.000 personnes ». Afin de renforcer la résilience des infrastructures critiques, un projet de directive nationale et un guide pratique ont été aussi élaborés grâce à une collaboration de plus de 30 institutions gouvernementales.
La Banque Mondiale nous rapp elle également que le Royaume a développé, en 2022, un modèle de risque de catastrophe qui permet d’estimer l’impact économique des catastrophes (séisme, inondation, tsunami, sécheresse et glissement de terrain). Depuis 2021, le FSEC a mené de nouvelles modélisations des risques de catastrophe pour estimer les coûts financiers des tremblements de terre, des inondations et des glissements de terrain, souligne-t-on.
Dans le même sens, un Observatoire National des Risques au sein de la Direction de la DRM est actuellement en cours de renforcement, pour une pleine opérationnalisation.
L ’impact du séisme d’Al-Haouz en 2 023 souligne l’importance cruciale de la réduction des risques de catastrophe et de la préparation pour le Maroc, conclut la BM.