Le rapport «Performances et perspectives macroéconomiques de l’Afrique» en 2025 de la Banque panafricaine présente des recommandations politiques majeures, notamment la mise en œuvre d’une restructuration préventive de la dette pour renforcer la stabilité financière, les investissements dans des infrastructures intégrées pour soutenir la diversification économique et l’amélioration de l’environnement des affaires grâce à des réformes réglementaires et à des stratégies d’investissement. Par ailleurs, l’étude prévoit une accélération de la croissance du PIB réel continental à 4,1% en 2025 et 4,4% en 2026. Grille de lecture.
Puisque le Groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) prévoit une accélération de la croissance du PIB réel du continent africain à 4,1% en 2025 et 4,4% en 2026, grâce aux réformes économiques et à la baisse de l’inflation dans un contexte mondial incertain. En outre, cette étude indique que 12 des 20 économies à la croissance la plus rapide au monde seront africaines avec un taux de croissance supérieur à 5%, peut-on lire sur le portail officiel de l’institution.
Dans leurs analyses, les experts de la BAD notent, toutefois, que cette dynamique reste inférieure au seuil de 7% nécessaire pour une réduction significative de la pauvreté, notant que le continent demeure confronté à des défis, tels que les tensions géopolitiques, les catastrophes climatiques et les conflits prolongés dans des régions comme le Sahel et la Corne de l’Afrique.
Ils mettent en avant, également, la nécessité d’une coordination renforcée entre politiques monétaires et fiscales pour maîtriser l’inflation, ainsi que d’investissements dans les infrastructures et la diversification économique. Ce qui n’altère en rien la résilience de l’économie africaine. D’ailleurs, l’édition 2025 du rapport montre la performance économique des pays africains avec des signes d’amélioration même si elle reste vulnérable aux chocs multilatéraux, à l’instar des autres économies mondiales.
Sur un autre chapitre, révèle l’enquête, le taux d’inflation moyen de l’Afrique devrait diminuer de 18,6% en 2024 à 12,6% en 2025-2026 grâce à des politiques monétaires plus strictes, même si les pressions inflationnistes persistent. Les déficits budgétaires des pays se sont légèrement creusés, passant de 4,4% du PIB en 2023 à 4,6% en 2024, mais devraient se réduire à 4,1% d’ici à 2025-2026.
A ce titre, il s’adresse ainsi aux décideurs politiques, aux partenaires du développement, aux investisseurs internationaux, aux chercheurs et autres parties prenantes en les aidant dans la prise de décisions. La BAD a identifié 24 pays africains, dont Djibouti, le Niger, le Rwanda, le Sénégal et le Soudan du Sud, lesquels devraient connaître un taux de croissance de leur PIB supérieur à 5% en 2025.
Lors de la présentation dudit rapport, Nnenna Nwabufo, vice-présidente du Groupe de la Banque africaine de développement chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la prestation de services, n’a pas manqué de mettre en avant le potentiel du continent à stimuler l’expansion économique mondiale. Pour y parvenir, ajoute-t-elle, il faut des politiques décisives et bien coordonnées.
«Alors que l’Afrique évolue dans un paysage économique de plus en plus complexe, les décideurs politiques doivent adopter une approche prospective pour renforcer la résilience et stimuler une croissance durable. La résilience économique et les perspectives de croissance de l’Afrique restent fortes, mais des défis persistent», a fait savoir Mme Nwabufo, qui représentait le président du Groupe de la Banque, Akinwumi Adesina.
Il a ainsi exhorté les pays africains à renforcer leurs réserves de change pour protéger leurs économies des chocs extérieurs et des dépréciations monétaires, tout en effectuant une restructuration préventive de leur dette pour éviter les défauts de paiement et renforcer la stabilité financière.
Pour lui, les stratégies, à moyen et long terme devraient inclure une hausse des investissements dans des infrastructures intégrées afin de stimuler la transformation et la diversification de l’économie, et les gouvernements doivent s’efforcer d’améliorer l’environnement des affaires par des réformes réglementaires et des stratégies à long terme pour attirer les investissements privés.
Enfin, les discussions entre experts, qui ont suivi le lancement du rapport, ont mis l’accent sur l’importance de la mise en œuvre intégrale des initiatives de développement du continent, dont l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Elles ont également porté sur l’accélération de nouvelles initiatives telles que l’Agence africaine de notation de crédit et le Mécanisme africain de stabilité financière. Des voies à suivre pour que l’Afrique renforce la compétitivité et la résilience de son économie dans ses différents compartiments.