Le Maroc est considéré comme un modèle de stabilité et de développement durable selon le nouveau rapport du Fonds Monétaire Arabe, grâce à sa maîtrise de l’inflation et à sa croissance économique positive.
Le rapport «Perspectives de l’économie arabe 2025» du Fonds Monétaire Arabe (FMA) dresse un tableau analytique et détaillé des économies de la région, et le Maroc y figure en bonne place, illustrant une résilience remarquable face à un contexte mondial incertain. Le document met en lumière une économie en pleine dynamique, portée par des politiques prudentes et des réformes structurelles profondes qui lui permettent de se positionner comme un modèle de stabilité et de développement durable.
L’un des indicateurs les plus significatifs du rapport du FMA pour le Maroc est la maîtrise de l’inflation, qui témoigne de la solidité des fondamentaux économiques du pays. Les prévisions sont particulièrement rassurantes, avec un taux qui devrait se maintenir à un niveau bas : 0,9% en 2024, une légère augmentation à 1,1% en 2025, avant d’atteindre 1,8% en 2026. Cette faible inflation, bien en deçà des moyennes observées dans de nombreuses économies émergentes, est le résultat d’une politique monétaire proactive de Bank Al-Maghrib et d’une gestion stratégique des prix des produits de base. Elle offre une stabilité cruciale au pouvoir d’achat des ménages et renforce la confiance des investisseurs, créant un environnement prévisible indispensable à la planification des projets à long terme.
Croissance positive et accélérée
En parallèle, le Maroc, classé parmi les «pays arabes importateurs de pétrole», s’inscrit dans une trajectoire de croissance positive et accélérée. Le rapport anticipe une croissance qui passera de 3,8% en 2024 à 4,5% en 2025, puis à 4,6% en 2026. Cette performance est le fruit d’une diversification réussie de l’économie marocaine. Après des années de défis climatiques, la reprise attendue du secteur agricole, pilier de l’économie nationale, jouera un rôle majeur. En outre, le dynamisme des secteurs non-agricoles, tels que l’industrie automobile, l’aéronautique, le tourisme et les services, continue de propulser l’activité économique. Les grands projets d’infrastructures, comme l’extension du port de Tanger Med et le développement du réseau de transport, agissent comme des catalyseurs, stimulant l’investissement et la création d’emplois.
Perspectives économiques pour les pays arabes
Par ailleurs, le FMA prévoit pour les pays arabes une croissance économique de 3,8% en 2025, soit une amélioration notable par rapport à 2024. Cette tendance positive devrait se poursuivre en 2026, avec une croissance prévue de 4,3%. Le FMA attribue cette amélioration aux réformes économiques et aux stratégies de diversification mises en place par de nombreux pays arabes. Ces efforts ont permis d’améliorer les indicateurs macro-économiques et de renforcer la stabilité financière. Cependant, le FMA souligne que la région est confrontée à plusieurs défis, notamment les tensions commerciales mondiales, l’incertitude économique et les développements géopolitiques. Ces facteurs pourraient avoir un impact sur la croissance économique et la stabilité financière. Le FMA prévoit également une baisse du taux d’inflation dans la région, qui devrait passer de 31,9% en 2024 à 20,8% en 2025, puis à 14,2% en 2026. Cette baisse devrait être plus prononcée dans les pays qui n’ont pas connu de pressions inflationnistes élevées.
Le FMA souligne l’importance de poursuivre les réformes économiques et de renforcer la gestion des finances publiques. Les pays arabes devraient également continuer à adopter des technologies financières modernes et à mettre en place des cadres réglementaires pour soutenir la stabilité financière et la croissance économique.
Pour le Maroc, le FMA l’encourage à poursuivre ses efforts, notamment en accélérant la transition vers une économie encore plus diversifiée et durable. Les investissements dans les énergies renouvelables, la digitalisation et le renforcement du soutien aux petites et moyennes entreprises (PME) sont identifiés comme des leviers de croissance essentiels. En renforçant son capital humain et en consolidant son attractivité pour les investissements directs, le Maroc est non seulement bien positionné pour affronter les défis économiques futurs, mais il s’affirme également comme un modèle de développement pour l’ensemble du monde arabe.
A. CHANNAJE
2ème trimestre 2025 : Performances et faiblesses économiques contrastes
Selon un récent rapport du Centre de Recherche «BMCE Capital Global Research», l’économie marocaine a connu une croissance remarquable au deuxième trimestre 2025, avec une augmentation du PIB de 4,6%, contre 2,9% durant la même période en 2024. Cette progression est attribuée à une hausse de 4,5% des activités non agricoles et à un rebond de 4,7% du secteur agricole après des années de déclin dû à la sécheresse. Cependant, malgré cette performance positive, les finances publiques ont subi davantage de pression, mettant en évidence les défis structurels que le pays doit relever pour assurer sa stabilité financière à long terme. Le déficit budgétaire a atteint 24,8 milliards de dirhams fin juin, contre 20,4 milliards de dirhams l’année précédente, soit une augmentation significative qui révèle des déséquilibres structurels nécessitant des réformes profondes pour garantir la viabilité des finances publiques et réduire la vulnérabilité de l’économie aux chocs externes. Cette situation appelle à une gestion prudente et proactive des finances publiques pour rétablir les équilibres budgétaires et promouvoir une croissance économique durable.
Sur le plan commercial, le déficit s’est creusé pour atteindre 161,8 milliards de dirhams à mi-2025, contre 136,7 milliards de dirhams l’année dernière, en raison d’une accélération des importations face à une croissance plus lente des exportations. L’inflation a légèrement augmenté de 0,4% en juin en glissement annuel, poussée par les prix des denrées alimentaires, ce qui réduit le pouvoir d’achat, notamment pour les ménages vulnérables.
D’un autre côté, le taux de chômage a baissé à 12,8%, contre 13,1% durant la même période en 2024.
En conclusion, l’économie marocaine affiche une croissance solide, mais les finances publiques et le déficit commercial sont sous pression, nécessitant des réformes structurelles pour une viabilité économique durable.