Rabat, avril 2025 – Dans un contexte de recomposition énergétique mondiale, où la décarbonation, la souveraineté énergétique et la résilience des systèmes figurent désormais parmi les priorités géostratégiques, l’énergie nucléaire retrouve une place déterminante dans les politiques de transition durable. Fidèle à sa tradition d’anticipation et de planification stratégique, le Maroc a franchi un cap structurant en organisant, les 24 et 25 avril 2025, une Journée de réflexion de haut niveau sur l’avenir du nucléaire civil dans le monde et au Maroc.
À travers une méthodologie rigoureuse et à des échanges fondés sur les meilleures pratiques internationales, l’IRES a piloté des discussions denses et structurées, permettant d’établir un état des lieux des avancées technologiques dans le domaine de l’électronucléaire, tout en mettant en relief les enjeux propres au contexte marocain : cadre réglementaire, développement des compétences, financement, infrastructures et acceptabilité sociale.
Le Maroc, qui ambitionne de produire jusqu’à 9,3 millions de tonnes d’hydrogène vert par an d’ici 2050, dont 7 millions destinées à l’export, soit près de 4 % de la demande mondiale projetée, s’appuie sur cette complémentarité pour renforcer la viabilité industrielle et énergétique de son modèle. À titre d’exemple, une centrale nucléaire de 1 GW pourrait générer plus de 150 000 tonnes d’hydrogène vert par an, tout en stabilisant le réseau électrique national et en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
La modernisation du cadre réglementaire, pour garantir la conformité aux standards internationaux ; Le renforcement du capital humain, via la création de filières spécialisées en ingénierie nucléaire, physique appliquée, régulation et gestion des risques ; La mobilisation de financements innovants, notamment via des partenariats public-privé, des obligations vertes ou des fonds multilatéraux ; L’amélioration de l’acceptabilité sociale, par la pédagogie, la transparence et la concertation territoriale.
Consolidation du cadre juridique et institutionnel, pour sécuriser l’environnement d’investissement et d’exploitation ; Renforcement de la diplomatie technologique, à travers des partenariats avec les pays leaders du nucléaire avancé (France, États-Unis, Chine, Russie, etc.) ; Sélection technologique éclairée, avec une attention particulière portée aux Small Modular Reactors (SMR) et aux technologies de quatrième génération ; Intégration systémique du nucléaire, en synergie avec les objectifs de neutralité carbone, la stratégie nationale de l’hydrogène vert et les interconnexions régionales.
Dans un monde en mutation rapide, le modèle marocain, fondé sur une gouvernance anticipative, une ingénierie institutionnelle solide et un appui stratégique de l’IRES, pourrait inspirer de nombreux pays du Sud global en quête de solutions crédibles, équilibrées et durables pour relever les défis du XXIe siècle.