​El Jadida: Avec Abdelilah NAFIS, superviseur des 24 et 25 ème éditions du SIEL à Casablanca, Rabat accueille une 30ème édition rayonnante !

Le Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL) n’est pas une simple vitrine éphémère. C’est l’incarnation d’un projet de société, une passerelle entre les mots et les consciences.

À l’occasion de la 30ᵉ édition du Salon International de l’Edition et du Livre d’El Jadida, Abdellah NAFIS, superviseur des 24 et 25ème éditions du SIEL à Casablanca acteur et directeur provincial de la Culture El Jadida-Sidi Bennour, partage sa vision d’un événement en pleine expansion. Entre affluence record, implication des institutions et ouverture vers de nouveaux publics, il revient sur les clés d’un succès qui place le livre au cœur du lien social et de la citoyenneté.
 

Le Salon International du Livre connaît cette année une affluence record et une programmation riche. Qu’est-ce qui, selon vous, fait la force de cette 30ᵉ édition ?

Abdelilah NAFIS : Ce qui frappe d’abord, c’est l’engagement de tous les acteurs – institutions, éditeurs, auteurs, enseignants, familles – autour d’un projet collectif qui dépasse le simple cadre d’un événement. Cette édition se distingue par une énergie nouvelle, un souffle citoyen, et surtout par la présence marquée des institutions constitutionnelles, qui confirment l’importance du livre comme vecteur de valeurs, de savoir et de dialogue. C’est une reconnaissance précieuse et une source d’inspiration.

  En quoi cette implication institutionnelle change-t-elle la portée du Salon ?

A. N. : Elle l’élève. Elle donne au Salon une dimension nationale renforcée. Lorsque des institutions comme le Conseil national des droits de l’Homme, l’Instance de probité ou le Conseil supérieur de l’éducation participent activement, c’est toute une vision de la société qui se dessine : une société où la lecture est un acte citoyen, où le savoir devient levier de transformation. Cela renforce aussi la confiance du public dans le rôle du livre dans leur quotidien.
 

On note également une diversité remarquable des publics présents. Comment l’expliquez-vous ?

A. N. : C’est le fruit d’un travail de proximité mené depuis plusieurs éditions. Le Salon a su aller vers les jeunes, vers les écoles, vers les quartiers. Il y a aujourd’hui une vraie conscience que la lecture ne doit pas être un privilège, mais un droit pour tous. Cette ouverture se reflète dans la fréquentation, mais aussi dans la richesse des échanges. On voit des lycéens dialoguer avec des auteurs, des familles découvrir des maisons d’édition locales, des enfants participer à des ateliers… C’est un Salon vivant.

  Quel rôle jouent les rencontres littéraires et les séances de dédicaces dans cette dynamique ?

A. N. : Un rôle essentiel. Ces rencontres humanisent le livre, elles en font une expérience directe, partagée. Quand un lecteur discute avec un écrivain, quand un enfant repart avec un livre dédicacé, c’est une mémoire qui se construit. Ce sont des moments qui donnent du sens, qui tissent un lien affectif fort avec le livre. Et ces moments sont désormais pensés non comme des rituels figés, mais comme des espaces d’échange, de dialogue, de découverte.
 

Certains évoquent la nécessité d’innover dans la manière de faire vivre le Salon. Qu’en pensez-vous ?

A. N. : Je dirais que le Salon est déjà en marche vers cette innovation. La programmation inclut désormais des débats croisant auteurs, artistes, influenceurs culturels, mais aussi des ateliers d’écriture, des expositions interactives, des espaces de lecture partagée… On explore de nouveaux formats, on donne la parole à la jeunesse, on investit les outils numériques pour prolonger l’expérience au-delà du Salon. C’est une dynamique très prometteuse.
 

Un dernier mot pour les lectrices et lecteurs ?

A. N. : Le livre reste un compagnon fidèle, capable d’ouvrir des mondes, de nous relier aux autres et à nous-mêmes. Le succès de ce Salon est une preuve que l’envie de lire, de comprendre, de rêver est bien vivante. À nous tous – institutions, auteurs, éducateurs, citoyens – de continuer à faire du livre un bien commun, accessible, inspirant et toujours vivant.
 
Propos recueillis par
Mohamed LOKHNATI

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