C’est au cœur des pierres séculaires de la Cité portugaise que s’écrit, du 24 au 27 avril 2026, une nouvelle page du dialogue interculturel. La troisième édition du Salon international du Livre d’Histoire d’El Jadida déploie aujourd’hui ses ambitions sous le thème « Espace Arabe et droit international : mémoires croisées, défis partagés », transformant la ville en un laboratoire d’idées où s’entrelacent passé et présent, Orient et Occident.
« Ce salon n’est pas une simple tribune, mais une fenêtre grande ouverte sur les mémoires du monde, un appel à transcender les frontières par la puissance des mots et la rigueur de la pensée », a proclamé Me Moulay Ahmed Sdaiki, directeur de la manifestation, lors d’une inauguration empreinte de solennité.
Un kaléidoscope de savoirs et de perspectives
Au-delà des traditionnels échanges intellectuels, la programmation — soutenue par la Direction provinciale de la Culture, le Haut-commissariat aux anciens résistants et l’Université Chouaib Doukkali, invitée d’honneur — déploie une mosaïque d’activités : débats enflammés sur la généalogie des conflits modernes, conférences magistrales décryptant les enjeux de la légitimité juridique, ou encore exposition d’ouvrages historiques rares, véritables reliques papier témoignant de siècles de métissages.
Parmi les éminents participants figurent des figures tutélaires telles que le Pr Ilan Pappé (Israël), dont les travaux sur la Palestine font référence, le Pr Christophe Oberlin (France), chirurgien engagé et infatigable défenseur des droits humains, ou encore Dr Mustapha El Ktiri, gardien de la mémoire résistante marocaine. Leurs éclairages, confrontés à ceux des Pr Adil Faraj (relations internationales) et Pr Ibrahim Manari (histoire critique)
Épilogue : Un avenir tissé de mémoires
Alors que les débats s’achèvent et que les livres se referment, le 3ᵉ Salon du Livre d’Histoire d’El Jadida laisse derrière lui un héritage intangible : celui d’une communauté intellectuelle unie par la soif de comprendre et de transmettre. Entre les murs chargés d’histoire du Théâtre de la Cité portugaise, les échos des discussions résonnent comme un plaidoyer pour une justice mémorielle et un droit international réinventé, capable d’embrasser la complexité des identités.
Cette édition, telle une mosaïque achevée, rappelle que les mémoires, si divergentes soient-elles, ne sont jamais figées. Elles se nourrissent du dialogue, se transforment dans le creuset des échanges, et finissent par dessiner les contours d’un avenir où le droit et l’histoire marchent main dans la main.
El Jadida, porteuse de ce rêve collectif, clôt son salon avec une promesse : celle de revenir, année après année, pour continuer à tisser ce fil d’or entre les peuples, les siècles et les consciences.