Sur le littoral atlantique, les étals de sardines se vident, et les prix s’envolent. Dans les marchés d’El Jadida, les consommateurs font face à une flambée inhabituelle : le kilogramme de sardines atteint désormais les 20 à 24 dirhams, transformant un mets populaire en denrée précieuse. Reportage
Les commerçants aussi tirent la sonnette d’alarme. « Les clients sont désorientés. Avant, 10 dirhams suffisaient pour nourrir une famille. Maintenant, c’est presque le double, et la qualité n’est pas toujours au rendez-vous, » confie Zakia, poissonnière au souk central.
Le phénomène touche toutes les couches sociales. « La sardine, c’était l’emblème de nos repas modestes. Aujourd’hui, c’est devenu un produit que l’on achète moins souvent, » déplore Hassan, retraité et résident du quartier Saâda.
La situation s’expliquerait par la baisse de la production halieutique, les aléas climatiques et la hausse des coûts liés à la pêche, notamment le carburant marin. Les professionnels s’inquiètent de l’avenir de la filière, tandis que les ménages s’adaptent, souvent au détriment de leur alimentation traditionnelle.
L’Opinion poursuit ses investigations sur les retombées de cette tension halieutique, et questionne les autorités locales sur les mesures envisagées pour soutenir les pêcheurs et maintenir l’accès du public aux produits de la mer.
Mohamed LOKHNATI