L’Institut français d’El Jadida a orchestré, mercredi, un hommage magistral à Mahi Binebine, artiste aux multiples facettes et figure emblématique de la littérature marocaine. L’hôtel Ibis, lieu de convergence culturelle, a vibré au rythme des mots et des émotions portés par son dernier roman, « La nuit nous emportera » (éditions Robert Laffont/Le Fennec, 2025), une œuvre empreinte de grâce et de douleur, dédiée à l’âme de sa mère.
La jeunesse, fer de lance de cette soirée, a surpris par la maturité de ses interrogations. « Comment écrire sans trahir ceux qui nous ont précédés ? », a lancé une étudiante, suscitant un moment de grâce où l’auteur, visiblement touché, a confessé : « La littérature est un art du tremblement – on n’écrit pas sur les morts, on écrit avec eux. » Une déclaration saluée par une salve d’applaudissements, scellant la complicité entre l’artiste et son public.
L’Institut français d’El Jadida, acteur clé de ce dialogue culturel franco-marocain, a salué « une collaboration incarnant l’essence même de notre mission : des passeurs d’humanité, des mots contre les frontières ». La soirée s’est prolongée lors d’une séance de dédicaces où l’écrivain, inlassable, a transformé chaque échange en « conversation minuscule et nécessaire », selon les mots d’un lecteur.
« Ce roman est un miroir tendu à nos racines invisibles », a soufflé Mahi Binebine, résumant l’esprit d’une œuvre déjà pressentie pour les sélections littéraires de la rentrée. Disponible à la médiathèque d’El Jadida, « La nuit nous emportera » promet de résonner bien au-delà des frontières, porté par l’accompagnement de l’Institut français et l’engouement d’un public conquis.