Sous la présidence d’Aziz Akhannouch, l’Exécutif a passé en revue les avancées de la feuille de route pour l’emploi. Soutien à l’investissement, inclusion des jeunes et des femmes, formation des non-diplômés, accompagnement des PME…
Ces réunions ont permis d’actualiser les plans d’action sectoriels autour d’une gouvernance convergente, fondée sur la coordination inter-institutionnelle, l’intégration du secteur privé et la territorialisation des dispositifs. La mise en œuvre repose sur un calendrier rigoureux, où chaque département est appelé à accélérer le rythme pour respecter les objectifs fixés.
Par ailleurs, l’accès aux dispositifs de soutien pour les TPE et PME a été identifié comme un levier crucial. L’objectif est double : améliorer la gestion et la productivité de ces entreprises et créer un environnement propice à l’embauche. Un accent a été mis sur la facilitation de l’accès au crédit et à la formation entrepreneuriale, notamment dans les régions défavorisées.
Le gouvernement a mis en priorité l’emploi en milieu rural et la réduction des disparités de genre. Un accent particulier est mis sur l’accès des femmes à l’emploi, notamment par la création de services accessibles de garde d’enfants. Ces mesures visent à surmonter les freins sociaux et logistiques persistants. Des expérimentations pilotes de crèches publiques rurales ont été lancées dans plusieurs provinces du Sud, avec des premiers retours jugés encourageants.
Dans le même esprit, l’intégration professionnelle des jeunes reste une priorité. L’orientation scolaire et professionnelle fait l’objet d’un chantier de refonte pour assurer une meilleure correspondance entre aspirations individuelles et besoins du marché. Un nouveau portail numérique d’orientation, interactif et connecté aux offres régionales de formation, sera déployé à la rentrée 2025.
Parmi les responsables présents figurent les ministres en charge de l’Economie, de l’Emploi, de l’Education, du Tourisme, de l’Industrie, de l’Habitat, ainsi que les Secrétaires d’État concernés. Ce dispositif garantit une réévaluation continue des politiques selon les besoins des territoires. Formation des non-diplômés : Un enjeu crucial.
Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique et de l’Emploi, a rappelé, lors de la séance des questions orales à la Chambre des Représentants, tenue lundi 30 juin, que 43% de la population active ne détient aucun diplôme. En dépit d’une baisse notable depuis 2013 (68%), cette frange demeure importante et nécessite un accompagnement ciblé.
Trois axes structurants ont été identifiés pour améliorer l’insertion professionnelle des personnes non diplômées. La première porte sur la relance de la formation professionnelle continue, longtemps marginalisée, mais remise au centre des priorités à la suite du dialogue social d’avril 2024. Un plan de réforme ambitieux a été élaboré et son lancement est prévu dès la rentrée de septembre. Le second axe concerne la validation des acquis de l’expérience (VAE), un dispositif permettant aux personnes exerçant un métier sans reconnaissance officielle de voir leur savoir-faire certifié. Des expérimentations concluantes ont été menées dans les secteurs du Tourisme et de l’Artisanat, impliquant près de 3.000 bénéficiaires. Enfin, le troisième levier repose sur la formation par apprentissage, destinée à un public sans diplôme, avec un objectif de triplement du nombre de bénéficiaires, passant de 31.000 actuellement à 100.000 d’ici fin 2025. Ce programme est soutenu par une enveloppe budgétaire de 500 millions de dirhams, et les présidents des régions sont appelés à y contribuer par des financements complémentaires dans le cadre de conventions spécifiques en cours de finalisation avec l’État.
Les présidents des régions sont appelés à accompagner cet effort par des subventions complémentaires. Une convention-cadre entre le gouvernement et les 12 Conseils régionaux est actuellement en cours de finalisation pour institutionnaliser cette coopération.
Par ailleurs, 15 instituts sectoriels ont déjà été mis en place pour renforcer les compétences techniques et l’enseignement de l’anglais. Ces structures sont dotées d’un budget d’un milliard de dirhams. Le dispositif inclut également un programme d’immersion à l’international, en partenariat avec des centres de formation européens.
Sekkouri a conclu en affirmant que «la dynamique est là, les chiffres sont encourageants, mais l’effort doit se poursuivre pour atteindre les objectifs annuels».