En colère, les syndicats des pharmaciens ont manifesté, ce mardi, devant le ministère de la Santé dont ils dénoncent les promesses non tenues concernant leur dossier revendicatif. Reportage.
Les pharmaciens dénoncent les « fausses promesses » du ministre Amine Tahraoui et l’absence d’une volonté politique pour accomplir les réformes du secteur. « Les pharmaciens sont en colère tout simplement contre la politique des promesses non tenues », dénonce Mohamed Lahbabi, président de la confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc au micro de L’Opinion.
« Nous avons travaillé avec le ministère pendant trois ans dans le cadre d’une commission mixte sur notre dossier revendicatif, mais malheureusement il n’y a eu aucune suite favorable, juste des promesses sans suite », poursuit-t-il.
Selon notre interlocuteur, c’est le décret de fixation des prix qui a été la goutte qui a fait déborder le vase qui s’ajoute à l’obsolescence des lois régissant la profession. « Aujourd’hui, nous sommes toujours régis par le dahir de 1922 qui ne répond plus aux exigences et à l’évolution de l’exercice officinal’, s’indigne M. Lahbabi, appelant à l’application immédiate de tous les points du dossier revendicatif y compris les mesures de compensation promises par la tutelle. Faute de quoi les pharmaciens ne décolèreront pas, met-il en garde.
Selon le syndicaliste, les pharmaciens exercent leur métier sous « liberté provisoire » ce qui fait qu’ils ne sentent plus en sécurité. Là, il dénonce la traduction en Justice d’une quinzaine de pharmaciens.
En gros, les pharmaciens appellent à une révision totale du cadre légal régissant leur formation. Ils plaident pour de nouvelles prérogatives, y compris le droit de substitution des médicaments, et la possibilité d’effecteur des prestations médicales de base dans les officines.
Mais l’aspect financier demeure le plus important. Les apothicaires appellent à être associer dans la tarification des médicaments et la révision de leurs marges qu’ils jugent faibles attentatoires à leur survie. Les syndicats voient d’un mauvais œil des multiples baisses des prix de certains médicaments actées sans tenir compte de leur avis sans oublier les pénuries de plus en plus récurrentes. En définitives, ils s’estiment le bouc émissaire de la gouvernance du secteur pharmaceutique.