Énergies renouvelables : Le Maroc, un eldorado solaire pour les investisseurs du Golfe

Malgré certains obstacles réglementaires, le Maroc est devenu une destination attrayante pour les projets d’énergie solaire, offrant des opportunités prometteuses aux investisseurs du Golfe.

Le Maroc est devenu un pôle régional attractif pour les projets d’énergie solaire, attirant d’importants investissements et la participation d’entreprises du Golfe dans le secteur des énergies renouvelables. Selon un récent rapport de Bourse & Bazaar Fondations, un think tank basé à Londres, le pays a réussi à attirer de grands projets qui ont contribué à son développement dans ce domaine.

Le complexe Noor Ouarzazate, d’une capacité totale de 580 MW, est l’un des projets phares du Maroc dans le domaine de l’énergie solaire. ACWA Power a participé aux trois premières phases de ce projet, tandis que AMEA Power gère trois projets de plus petite envergure répartis sur la côte atlantique du Maroc, à savoir Taroudant (36 MW), Tanger (34 MW) et El Hajeb (36 MW).

Le cadre institutionnel solide du Maroc, piloté par l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN), a facilité l’acquisition de terrains, l’obtention de permis et les garanties de l’État, simplifiant ainsi le développement des projets et réduisant le risque de crédit pour les investisseurs.

« Le cadre institutionnel solide du Maroc a suscité diverses initiatives internationales, notamment le projet d’interconnexion X-links, qui prévoit d’exporter de l’énergie renouvelable vers le Royaume-Uni via un câble sous-marin », écrit le rapport. Cependant, le paysage réglementaire marocain présente, d’après cette étude, certaines difficultés, notamment « les lois sur la nationalisation de la main-d’œuvre qui sont plus strictes au Maroc, obligeant les développeurs internationaux à recruter des ingénieurs et des chefs de projet locaux ». « Cette exigence représente un défi majeur pour les entrepreneurs travaillant dans des délais serrés, car elle limite leur flexibilité pour pourvoir des postes techniques importants », souligne le rapport, ajoutant que les marchés publics peuvent également être entravés par des mesures protectionnistes qui imposent le contenu local dans les appels d’offres publics. Ce qui constitue un obstacle pour les projets solaires en particulier, compte tenu de la nécessité d’importer de nombreux composants photovoltaïques.
 

Électricité à bas coût, un avantage
pour les investisseurs du Golfe
Malgré ces obstacles, les perspectives de croissance du Maroc sont relativement stables, avec un objectif de 52 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. 

Toutefois, l’assouplissement des exigences de nationalisation et des restrictions en matière de contenu local pourrait renforcer davantage la compétitivité du Maroc sur le marché régional des énergies renouvelables. 

Les investisseurs du Golfe peuvent bénéficier d’un coût actualisé de l’électricité nettement inférieur à celui des pays du Golfe, grâce à la baisse des coûts de main-d’œuvre et aux économies d’échelle.

« L’installation de centrales photovoltaïques est un secteur où les délais sont serrés, et où la rentabilité dépend de l’efficacité de l’exécution des projets. Ainsi, l’approvisionnement local en maind’œuvre permet non seulement d’éviter les retards, mais aussi d’éliminer les coûts considérables liés au maintien d’une main-d’œuvre inactive dans le Golfe, où les développeurs supportent généralement les différentes dépenses liées à chaque phase du projet », lit-on. Malgré la persistance d’obstacles, le Maroc offre des opportunités intéressantes pour les investisseurs du Golfe qui cherchent à diversifier leurs investissements dans le secteur des énergies renouvelables. Avec une trajectoire globale positive et une stratégie énergétique nationale qui privilégient de plus en plus un rôle accru des énergies renouvelables, le Maroc est bien positionné pour jouer un rôle crucial dans la transition énergétique mondiale.

« Dans le contexte du retrait des États-Unis de diverses institutions financières internationales et de leurs engagements, les fonds souverains des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont une occasion unique de façonner la transition énergétique mondiale. En continuant à financer et à mettre en œuvre des projets au-delà de leurs frontières, les États du CCG peuvent s’assurer un rôle crucial dans la politique énergétique mondiale, et ce, bien après l’ère du pétrole », conclut le rapport.
 

A. CHANNAJE

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