Des chercheurs de l’Institut de recherche de l’Hôpital del Mar, à Barcelone, ont identifié l’un des mécanismes majeurs responsables de l’agressivité du cancer du pancréas, a annoncé, mardi, l’institut dans un communiqué.
L’étude met en lumière l’influence du microenvironnement tumoral – appelé stroma – qui constitue la plus grande partie du volume de la tumeur. Ce stroma est composé d’un réseau complexe de protéines et de cellules non cancéreuses, dont les fibroblastes, qui interagissent étroitement avec les cellules tumorales, précise la même source.
« Ce stroma est une pièce maîtresse dans la nature agressive du cancer du pancréas. Il protège les cellules tumorales, limite l’efficacité des traitements et favorise leur propagation. Les fibroblastes, en particulier, sécrètent des substances qui facilitent la dissémination », explique la Dre Pilar Navarro, coordinatrice du Groupe de recherche sur les nouvelles cibles moléculaires du cancer à l’Hôpital del Mar.
Jusqu’à présent, les fibroblastes étaient principalement connus pour produire la galectine-1, une protéine associée à des effets pro-tumoraux. Mais les chercheurs ont découvert que cette molécule est également localisée dans le noyau de ces cellules, où elle exerce un rôle central dans la régulation de l’expression des gènes.
Ce nouveau mécanisme ouvre la voie à de potentielles thérapies innovantes. « Nos résultats suggèrent que cibler la galectine-1 au niveau nucléaire pourrait permettre d’affaiblir la coopération entre fibroblastes et cellules tumorales », précise la Dre Navarro.
Pour parvenir à ces résultats, l’équipe a analysé des échantillons de patients atteints de cancer du pancréas, en étudiant notamment la localisation et la fonction de la galectine-1 dans les noyaux des fibroblastes. Des tests in vitro sur des lignées cellulaires humaines ont également été menés, avec une double inhibition de la galectine-1 et du gène KRAS. Cette approche a permis de désactiver les fibroblastes, rompant ainsi leur soutien aux cellules cancéreuses.
Ce travail collaboratif a été réalisé avec la participation de chercheurs de la Mayo Clinic (États-Unis), du CONICET (Argentine), et du CaixaResearch Institute, entre autres.