Le Secrétaire d’Etat américain à la Défense, Pete Hegseth, a visité, mardi, la base américaine de Guantanamo, à Cuba, dont Donald Trump veut en faire un centre géant de rétention pour 30.000 migrants.
« La protection du territoire souverain des Etats-Unis est la mission (du ministère de la Défense) et nous mettons rapidement en place les décrets du président sur la sécurisation de la frontière », a-t-il ajouté.
Le Pentagone a souligné dans un communiqué que ce voyage illustrait « l’engagement du ministère à assurer la sécurité et l’efficacité opérationnelle » de la base et donnait une « opportunité de dialoguer avec les membres et le personnel dévoués qui jouent un rôle essentiel dans la mission de la base ».
La base de Guantanamo, enclave américaine sur la côte sud-est de Cuba, est connue pour sa prison militaire ouverte après les attentats du 11-Septembre 2001, où 15 personnes restent désormais incarcérées.
Documents gouvernementaux à l’appui, le New York Times a révélé en septembre dernier que la base militaire était aussi utilisée depuis des décennies par les Etats-Unis pour incarcérer certains migrants interceptés en mer.
Le US Southern Command (le Commandement sud de l’armée américaine, qui coordonne les forces armées du pays dans les Caraïbes et en Amérique du Sud) a fait savoir mardi que « 17 étrangers illégaux représentant une grande menace » étaient détenus à Guantanamo depuis le week-end dernier.
Pete Hegseth a dit sur X avoir assisté à l’arrivée mardi de migrants à bord d’un avion de l’armée américaine, mais n’a pas précisé le nombre.
Mi-février, des organisations de défense des droits de l’Homme et des réfugiés ont intenté une action en justice contre l’administration Trump afin d’avoir accès aux migrants détenus à Guantanamo, dénonçant le manque d’informations sur la durée et les conditions de cette détention.
Les Nations Unies ont quant à elles affirmé le mois dernier que les migrants ne devaient être placés en détention « qu’en dernier recours ».
Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration illégale en priorité absolue de son nouveau mandat et promis une vaste campagne d’expulsions.
Dès son retour à la Maison Blanche, en janvier, il a déclaré l’état d’urgence à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, et y a envoyé l’armée pour en assurer la surveillance.