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Les importations espagnoles de fruits et légumes frais d’origine marocaine poursuivent leur croissance soutenue. D’après les données publiées par l’Association espagnole des producteurs et exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes vivantes (FEPEX), sur la base des chiffres de l’Administration des douanes et impôts, la valeur de ces importations a atteint 899,5 millions d’euros au premier semestre 2025.
Comparées à la même période de 2024, les importations espagnoles ont progressé de 33 % en valeur. Du côté des volumes, les exploitations agricoles marocaines ont exporté plus de 377.000 tonnes de fruits et légumes entre janvier et juin derniers, consolidant ainsi la dynamique de croissance observée au cours des dernières années.
Sur une période de cinq ans, la tendance est encore plus marquée. Les importations espagnoles de produits agricoles marocains ont bondi de 58 % en valeur, passant de 571,4 millions d’euros au premier semestre 2021 à près de 900 millions en 2025. En volume, la progression reste plus modérée mais significative, +8 % sur la même période, passant de 348.112 tonnes à 377.842 tonnes.
Selon FEPEX, le Maroc demeure le premier fournisseur de fruits et légumes frais de l’Espagne en valeur. En volume, il occupe la deuxième place, derrière la France, qui a exporté vers l’Espagne plus de 589.000 tonnes pour une valeur de 254 millions d’euros au cours du premier semestre.
L’association note que cette évolution a eu des conséquences directes sur certaines productions espagnoles, notamment la tomate, dont les exportations se replient. FEPEX attribue ce recul à l’accord de partenariat entre l’Union Européenne et le Maroc, lequel fixe des prix d’entrée jugés avantageux et favorisant l’augmentation des importations marocaines.
Cette progression ne fait pas l’unanimité. Plusieurs organisations espagnoles de producteurs agricoles dénoncent une « concurrence déloyale » de la part des exportateurs marocains. Certaines actions radicales ont déjà été observées, avec des camions marocains chargés de fruits et légumes détruits lors de protestations.
Ces organisations cherchent également à peser sur les politiques commerciales et douanières en mobilisant divers dossiers à caractère politique, parmi lesquels la question des produits agricoles en provenance du Sahara marocain. Leur objectif est de limiter l’accès des exportations marocaines au marché espagnol et défendre la production locale.
Malgré ces tensions, les chiffres témoignent d’un ancrage croissant du Maroc sur le marché agricole espagnol. La combinaison d’une compétitivité-prix et d’un approvisionnement constant conforte la position du Royaume comme acteur clé de l’alimentation en Europe du Sud. Tout indique que cette tendance devrait se poursuivre dans les prochaines années, renforçant l’importance stratégique de la coopération agricole entre les deux pays.
