La Commission nationale des médecins et pharmaciens internes et résidents du CHU Ibn Sina (C.N.I.R) a décidé de reporter la protestation initialement prévue ce mercredi 12 mars. Cette décision fait suite à un sit-in tenu avec le directeur du CHU, qui s’est engagé à apporter une solution dans un délai de deux semaines. Détails.
Depuis fin octobre 2024, plusieurs services du CHU Ibn Sina ont été transférés vers des structures hospitalières périphériques, notamment l’hôpital Moulay Youssef à Rabat, le Centre hospitalier provincial Moulay Abdellah de Salé et l’hôpital Lalla Aicha de Témara. Toutefois, les services de biologie, comprenant plusieurs laboratoires (bactériologie, biochimie, hématologie, parasitologie), n’avaient toujours aucune visibilité quant à leur relocalisation.
Dès novembre, et selon la C.N.I.R, plusieurs pistes ont été étudiées pour assurer leur transfert, mais aucune n’a abouti. Une tentative de collaboration entre la direction du CHU et les chefs de service pour identifier un site adapté s’est soldée par un échec. Faute d’alternative en décembre, et au lieu d’être déplacés vers une autre structure hospitalière, les laboratoires ont simplement suspendu leurs activités. Conséquence directe : plus de 250 résidents se sont retrouvés sans terrain de stage, contraints de se limiter à des cours théoriques insuffisants pour valider leur formation pratique.
Face à cette impasse, les prélèvements des patients ont été sous-traités à l’Université Mohammed VI des Sciences et de la Santé (UM6SS), indique une source au sein de la Commission; sans qu’aucune solution ne soit proposée aux résidents. À ce jour, les seules affectations disponibles, concernent l’hôpital militaire d’instruction de Rabat, qui ne peut accueillir qu’une partie des résidents, laissant près de la moitié d’entre eux sans stage et l’autre moitié avec des périodes de formation considérablement réduites.
Cette crise, qui perdure depuis plus de deux mois, reste sans issue concrète malgré les engagements des tutelles concernées. Or, la formation pratique constitue un pilier essentiel du cursus médical, et son absence met en péril la qualification des futurs biologistes.
Interrogé par L’Opinion sur le sujet, il y a plus de 10 jours, le directeur du CHU, M. Raouf Mohsine, avait initialement accepté de répondre à nos questions avant de se rétracter quelques jours plus tard, sans donner suite.
D’après le communiqué de la C.N.I.R, le directeur du CHU a rencontré, aujourd’hui, les représentants des médecins et pharmaciens internes et résidents afin d’aborder la crise. « Le responsable a réaffirmé son engagement en faveur de la formation et insisté sur la nécessité de trouver des solutions urgentes pour limiter les répercussions de cette interruption et permettre une reprise rapide. » indique le communiqué. Et d’ajouter que : « La direction et les représentants des internes et résidents se sont ainsi accordés sur un délai maximal de 2 semaines pour mettre en place des terrains de stage répondant aux exigences pédagogiques. »
Pendant ce temps, le chantier du nouveau complexe hospitalier universitaire Ibn Sina (CHUIS), dont l’investissement global s’élève à 6,53 milliards de dirhams, avance à un rythme qui n’offre pas d’issue immédiate. À ce jour, son taux de réalisation ne dépasse pas les 50 %, et son inauguration est prévue en 2026. Une échéance qui, en l’absence de solution rapide, risque de prolonger d’une année supplémentaire les difficultés rencontrées par les résidents en biologie.