France-Amnesty International : Poursuite de l’«érosion» des droits humains

‘’Un discours de haine décomplexée’’, des ‘’restrictions excessives’’ au droit de manifester et de « plus en plus de remise en cause du droit international’’. Amnesty International ne va pas avec le dos de la cuillère pour stigmatiser la situation des droits humains en France qui a poursuivi en 2023 son ‘’érosion’’.

‘’La situation des droits humains et du respect des droits humains en France se dégrade et la société civile doit être vigilante. Il y a de plus en plus de discours de haine décomplexée, de plus en plus de remise en cause du droit international (….) et c’est vraiment un signe mauvais pour l’avenir de notre pays’’, a alerté Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, en marge d’une conférence de presse à Paris.

L’ONG, basée à Londres, s’inquiète des restrictions à la liberté de manifester. Lors de manifestations pour contester la réforme des retraites ou le projet de mégabassine ou en soutien aux Palestiniens – quand elles ont été autorisées -, les pouvoirs publics ont recouru de manière ‘’abusive à la force dans le maintien de l’ordre’’, dénonce Amnesty International dans son rapport, pointant en ce sens ‘’des dispersions violentes et des matraquages aveugles’’.

Selon Nathalie Godard, directrice de l’Action d’Amnesty International France, citée par Les Échos, ‘’il y a un déni qui reste très fort sur la question des discriminations systémiques par les forces de l’ordre’’ et plus encore un ‘’déni très fort sur l’impact des discours racistes et stigmatisants qui concernent les personnes musulmanes en France’’.
 

Instrumentalisation grave de la justice
 
Concernant la liberté d’expression, ‘’on demande depuis des années le fait que ces délits d’apologie du terrorisme soient abrogés dans les lois’’, souligne Nathalie Godard. Et d’ajouter qu’‘’il faut limiter la liberté d’expression sur les questions d’appel à la haine, mais l’apologie du terrorisme, c’est une infraction qui est définie de manière extrêmement vague et subjective, et qui donc représente en soi un risque d’atteinte à la liberté d’expression’’, selon Les Échos.

Dans son rapport, l’ONG fait part également de ses craintes quant à la loi autorisant l’introduction de surveillance associée à l’intelligence artificielle qui risque notamment d’étendre ‘’de manière excessive les pouvoirs de police en élargissant l’arsenal des équipements de surveillance de façon permanente’’.

La liberté d’expression alimente les débats politiques en France après la convocation de la présidente du groupe LFI (La France Insoumise) à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, par la police judiciaire de Paris dans le cadre d’une enquête ouverte pour ‘’apologie du terrorisme’’.

‘’J’alerte solennellement sur cette instrumentalisation grave de la justice visant à bâillonner des expressions politiques’’, écrit la députée de gauche qui souligne que cette convocation ‘’intervient à la suite d’une longue liste d’autres tentatives de faire taire les voix en faveur de la paix’’.

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