Gaza : Israël bombarde le dernier grand hôpital encore opérationnel

Israël a reconnu samedi avoir bombardé l’hôpital Kamal Adwan, dernier grand hôpital encore opérationnel dans le nord du territoire palestinien, et confirmé l’arrestation du directeur de l’établissement, rapporte l’OMS.

Il est désormais « vide » et « hors service », a déclaré l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à la suite d’une offensive d’ampleur de l’armée israélienne.

Cette dernière a indiqué en fin d’après-midi samedi avoir terminé « une opération ciblée », lancée la veille, contre de présumés combattants du Hamas et du Jihad islamique qui agissaient selon elle dans et autour de l’établissement.

Elle a aussi confirmé avoir arrêté pour interrogatoire le directeur de l’hôpital, le Dr Hossam Abou Safiya, parmi plus de 240 arrestations au total.
Depuis le 6 octobre, l’armée israélienne a intensifié son offensive terrestre et aérienne dans le nord de la bande de Gaza.

Mohammad, un témoin qui a préféré taire son nom de famille, a affirmé à l’AFP que l’armée avait « demandé à tous les jeunes hommes de se déshabiller avant de sortir de l’hôpital et de se rendre dans une école utilisée comme centre de détention et d’interrogatoire ».

« Une fois l’interrogatoire terminé, ils (les soldats) nous ont mis dans un camion et ont enlevé nos vêtements. On est restés dans le camion de deux à six heures du matin avant d’être relâchés », a témoigné à l’AFP un patient de l’hôpital, Ramadan Al-Aswad.

L’OMS, « consternée » par le raid israélien, a également relayé les accusations selon lesquelles « plusieurs personnes auraient été déshabillées et forcées à marcher vers le sud de Gaza ».
D’après le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, les soldats ont arrêté des dizaines de membres du personnel médical de l’hôpital Kamal Adwan en plus de son directeur.

« L’occupation israélienne a complétement détruit l’ossature médicale, humanitaire et de secours dans le nord de Gaza », a dénoncé à l’AFP le porte-parole de la Défense civile locale Mahmoud Bassal.
Situé à Beit Lahia, l’hôpital Kamal Adwan tenait un rôle crucial dans une bande de Gaza assiégée et aux services de santé exsangues après plus d’un an de guerre.
 
Intenses restrictions d’accès imposées à l’OMS et à ses partenaires
 
« La situation est catastrophique, il n’y a plus de service médical, d’ambulances et de secouristes dans le nord » de Gaza, a déclaré à l’AFP un témoin, Ammar al-Barch, 50 ans.
La Défense civile a par ailleurs fait état de neuf morts dans une frappe israélienne samedi matin sur une maison dans le centre du territoire palestinien.

« L’attaque contre l’hôpital Kamal Adwan a mis hors service ce dernier grand établissement de santé du Nord de Gaza. Les premiers rapports indiquent que certains services clés ont été gravement incendiés et détruits lors de l’attaque », précise l’OMS dans un communiqué publié sur le réseau X.

« Selon les informations disponibles, 60 agents de santé et 25 patients dans un état critique, dont certains sous respirateur, seraient toujours hospitalisés. Les patients dans un état modéré à grave ont été contraints d’être évacués vers l’hôpital indonésien détruit et non fonctionnel. L’OMS est profondément préoccupée par leur sécurité », indique la même source.

« Cette attaque contre l’hôpital Kamal Adwan intervient après l’intensification des restrictions d’accès imposées à l’OMS et à ses partenaires, et après les attaques répétées contre l’établissement ou à proximité depuis début octobre », souligne l’OMS.

« Ces hostilités et ces raids anéantissent tous nos efforts et notre soutien pour maintenir l’établissement dans un état de fonctionnement minimal. Le démantèlement systématique du système de santé à Gaza constitue une condamnation à mort pour des dizaines de milliers de Palestiniens qui ont besoin de soins de santé », note enfin l’OMS.
 

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