Gaza : L’ONU met en garde contre l’effondrement des services de santé

L’ONU tire la sonnette d’alarme sur l’effondrement des services de santé essentiels dans la bande de Gaza, alors qu’Israël continue de bloquer l’accès au carburant et à l’aide humanitaire. De son côté, Amnesty International exhorte la communauté internationale, en particulier l’UE, à garantir la responsabilité en matière de crimes de guerre et de génocide.

« Nos partenaires humanitaires signalent que l’accès aux soins de santé essentiels reste extrêmement limité pour les habitants de la bande de Gaza, en particulier pour les groupes les plus vulnérables », a déclaré le porte-parole Stéphane Dujarric lors d’une conférence de presse.

Il a précisé que plus de 150.000 femmes risquent de développer de graves complications de santé.

« La situation du carburant se dégrade rapidement, les réserves d’essence sont quasiment épuisées et celles de diesel ont atteint un niveau critique », a-t-il alerté, notant que les quantités restantes sont désormais strictement réservées aux services de santé, à l’assainissement de l’eau et aux systèmes de télécommunications.

Dujarric a précisé que les partenaires humanitaires de l’ONU ont tenté à plusieurs reprises de récupérer du carburant dans des zones aujourd’hui inaccessibles, soit en raison d’ordres d’évacuation, soit parce qu’il s’agit de secteurs interdits nécessitant une coordination avec les autorités israéliennes.

« Toutefois, nos efforts pour accéder à ces zones sont systématiquement refusés », a-t-il regretté, ajoutant que « rien qu’aujourd’hui, les autorités israéliennes ont rejeté une tentative des agences onusiennes visant à récupérer du carburant à Rafah ».

« Au total, nous avons tenté cinq mouvements coordonnés dans la journée, dont quatre ont été refusés. Le seul accepté concernait une rotation de personnel, et non une livraison de carburant », a-t-il précisé.
 

Garantir la responsabilité en matière
de crimes de guerre et de génocide
 
Pour sa part, la secrétaire générale d’Amnesty International, Agnès Callamard, a exhorté la communauté internationale, en particulier l’Union Européenne, à agir immédiatement pour mettre fin au blocus israélien de Gaza et garantir la responsabilité en matière de crimes de guerre et de génocide.

Dans un entretien accordé à Anadolu, Callamard a dénoncé la violation par Israël d’un accord de cessez-le-feu il y a plusieurs semaines, affirmant : «Depuis lors, des centaines de Palestiniens ont été tués. Selon les Nations Unies, la grande majorité sont des femmes et des enfants. Nous savons que les populations manquent de nourriture, d’eau et de médicaments».

Elle a rappelé que le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres agences humanitaires de l’ONU tirent la sonnette d’alarme, ajoutant : «Il n’y a plus de nourriture à Gaza. Il n’y a plus de nourriture à Gaza. La situation est absolument terrible».

Callamard a également critiqué les États-Unis et de nombreux gouvernements européens pour avoir contribué à la crise, pointant leur non-respect du droit international et l’absence de toute protection des droits des Palestiniens.

«Depuis 18 mois, nous assistons à un génocide sous nos yeux», a-t-elle déclaré, précisant que ce génocide a été rendu possible par l’inaction des États-Unis et de nombreux gouvernements européens.
 

Pas de tapis rouge pour
les criminels de guerre
 
Callamard a exhorté l’Union Européenne à rester fidèle à ses principes fondateurs de défense des droits humains, du droit international et de la paix.

Réagissant aux informations selon lesquelles certains pays européens pourraient autoriser une visite du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, elle a déclaré : «Personne ne devrait protéger ce gouvernement du regard international. Personne ne devrait suggérer qu’un criminel de guerre soit accueilli ouvertement et avec les honneurs».

Elle a appelé l’UE à garantir l’application des mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) et à prendre des mesures contre la Hongrie pour violation des statuts de la CPI et des normes juridiques européennes.

Callamard a également exprimé son inquiétude face aux restrictions croissantes de la liberté d’expression en Europe, citant l’Allemagne comme exemple préoccupant.

«Une chose est de ne pas qualifier ce qui se passe à Gaza de génocide ou de crimes contre l’humanité, une autre est d’utiliser la loi pour restreindre la liberté d’expression, en réprimant ceux qui veulent exprimer leur solidarité avec les Palestiniens».

Elle a appelé tous les acteurs internationaux à reconnaître les actions d’Israël comme un génocide et à demander des comptes.
Amnesty International demande la levée immédiate du blocus et l’acheminement de nourriture, d’eau et de médicaments en quantités suffisantes vers Gaza. «Les gens meurent de faim. Les gens meurent. Parmi eux, des femmes et des enfants, victimes depuis 18 mois», a-t-elle conclu.

À propos

Check Also

Selon Tamek, les peines alternatives doivent être appliquées progressivement

Le Délégué général à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion, Mohamed Saleh Tamek, a souligné, …

Laisser un commentaire