La bande de Gaza est à nouveau au bord de l’abîme. Vendredi dernier, le cabinet de sécurité israélien a validé un plan militaire d’une ampleur sans précédent : occupation de la ville de Gaza, déplacement forcé de ses habitants du nord vers le sud, encerclement total, incursions dans les quartiers résidentiels, puis prise de contrôle des camps de réfugiés du centre déjà dévastés par les bombardements. Une feuille de route qui, selon les Nations unies, pourrait transformer la catastrophe humanitaire actuelle en un désastre irréversible, alors que 87 % du territoire est déjà sous contrôle militaire ou visé par des ordres d’évacuation.
Pire, le régime algérien interdit toute manifestation populaire de soutien à la Palestine, réduisant la solidarité de son peuple à des déclarations officielles sans lendemain. Comme si l’on pouvait nourrir des familles affamées avec des discours ou apaiser les blessures ouvertes par des communiqués de presse.
Des slogans qui ne remplissent pas les assiettes On peut comprendre que la population algérienne, habituée aux promesses non tenues de ses gouvernants, ait appris à survivre sans attendre grand-chose de l’État. Mais les Palestiniens de Gaza n’ont pas ce luxe : chaque jour, ils manquent de pain, d’eau potable, de médicaments. Chaque heure, ils enterrent leurs morts. Il est temps de dire les choses clairement : ou bien l’on apporte à Gaza des vivres, des médicaments, une aide concrète, ou bien l’on accepte de la laisser mourir de faim et de bombardements. De même, ou bien l’on se donne les moyens d’arrêter l’occupation israélienne, ou bien l’on en assume la poursuite.
Dans cette tragédie, les peuples arabes – en Algérie comme ailleurs – montrent qu’ils n’ont pas oublié la cause palestinienne. Mais leurs dirigeants, eux, semblent avoir troqué la solidarité réelle contre la facilité des postures politiques. Gaza, elle, n’a pas besoin de promesses : elle a besoin de pain, d’eau et d’espoir.