Le mégaprojet énergétique reliant le Nigeria au Maroc continue de tracer son chemin. En plus de son potentiel à transformer le paysage énergétique de l’Afrique de l’Ouest et du Nord, il vient de franchir un jalon déterminant avec la validation de deux accords clés par les pays impliqués. À travers ce projet d’envergure, le Royaume entend renforcer son positionnement en tant que hub énergétique entre l’Europe, l’Afrique et le bassin atlantique.
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a présenté, mardi 13 mars à la Chambre des Conseillers, les derniers développements relatifs à cette initiative stratégique. Lors de son intervention, elle a annoncé que les États partenaires ont validé l’accord intergouvernemental encadrant le gazoduc, ainsi que la convention relative au pays hôte, marquant ainsi une avancée institutionnelle majeure pour le projet.
Benali a également précisé que la mise en œuvre du gazoduc se fera de manière progressive. Les études de faisabilité et les premières analyses d’ingénierie ont été finalisées, et le tracé optimal du pipeline a été déterminé. En parallèle, une société à objet spécifique (Special Purpose Vehicle – SPV) est en cours de création entre le Maroc et le Nigeria, en vue de préparer la décision finale d’investissement, attendue d’ici la fin de l’année.
Estimé à 25 milliards de dollars, ce chantier colossal représente bien plus qu’une simple infrastructure énergétique. Il constitue un véritable moteur de développement économique, industriel et numérique, avec à la clé la création de milliers d’emplois et le renforcement de la sécurité énergétique régionale.
Dans le même élan, le gouvernement marocain a lancé en avril dernier un appel à manifestation d’intérêt pour la mise en place d’une infrastructure nationale de gaz naturel. Ce réseau, qui reliera le port de Nador à Dakhla en passant par Kénitra et Mohammedia, a pour vocation d’interconnecter la dorsale énergétique marocaine au futur gazoduc transafricain.
D’une longueur totale de 6.000 kilomètres, le gazoduc Nigeria-Maroc traversera 13 pays africains et pourrait transporter entre 15 et 30 milliards de mètres cubes de gaz par an. À terme, il devrait permettre l’accès à l’énergie à près de 400 millions de personnes sur le continent.