Marrakech – La digitalisation de l’Afrique ne saurait être un simple levier technologique, elle doit impérativement s’inscrire dans une dynamique de confiance, de protection des données et de respect des valeurs humaines, ont affirmé des panélistes, lundi à Marrakech, lors d’un panel organisé dans le cadre de la 3e édition du GITEX Africa Morocco.
Réunis autour de la thématique “Vers une digitalisation de confiance : Construire la souveraineté technologique et l’inclusion de l’Afrique”, les panélistes ont plaidé pour un modèle de digitalisation inclusif, porteur de valeurs éthiques fortes.
Ils ont, dans ce cadre, mis l’accent sur l’importance de développer des infrastructures numériques résilientes et sécurisées, tout en garantissant l’accès équitable aux technologies dans l’ensemble des territoires du continent africain.
Cette approche, ont-ils affirmé, permettrait non seulement de réduire la fracture numérique, mais aussi de renforcer l’autonomie stratégique de l’Afrique face aux dépendances technologiques extérieures.
Insistant sur la nécessité d’adopter des cadres réglementaires harmonisés et transparents, les intervenants ont mis en lumière le rôle de l’éducation, de la recherche et de l’innovation locale dans l’émergence d’une souveraineté numérique fondée sur la confiance.
Intervenant à cette occasion, le président de la Commission nationale de contrôle de la protection des données à caractère personnel (CNDP), Omar Seghrouchni, a souligné que la mise en place d’un écosystème numérique africain durable exige de placer la protection des données personnelles au cœur des stratégies publiques et privées.
“Pour vivre du digital, il faut respirer la protection des données”, a-t-il martelé, plaidant pour une gouvernance numérique ancrée dans l’éthique et le respect des libertés fondamentales.
Seghrouchni a, en outre, mis en garde contre une digitalisation déconnectée des repères moraux et culturels, affirmant que la confiance numérique ne peut être instaurée sans un cadre normatif robuste, transparent et partagé.
Il a, dans ce sens, appelé à une mobilisation collective autour des valeurs de responsabilité, d’intégrité et de souveraineté dans la gestion des données.
De son côté, le directeur général de l’initiative panafricaine Smart Africa, Lacina Koné, a insisté sur l’alignement des politiques africaines sur les impératifs de confiance, de souveraineté et d’interopérabilité, relevant que “le défi n’est pas seulement technologique, mais aussi institutionnel et humain”.
Koné a, par ailleurs, mis l’accent sur l’urgence de bâtir des écosystèmes où les citoyens se sentent protégés, écoutés et représentés, rappelant que la transformation digitale ne saurait réussir sans une confiance entre les États, les opérateurs technologiques et les populations.
La cérémonie d’ouverture de la 3e édition de GITEX Africa Morocco, placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a été marquée par une intervention vidéo pré-enregistrée du Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et la présence de membres du gouvernement, d’investisseurs nationaux et internationaux, de représentants d’institutions gouvernementales, de conférenciers et de personnalités de divers horizons.
L’édition de cette année, qui connaît la présence de quelque 45.000 participants et plus de 1.400 exposants représentant plus de 130 pays, se démarque par une multitude de conférences sectorielles, des initiatives innovantes dans l’industrie créative et des forums de networking à forte valeur ajoutée.
Ce rendez-vous annuel marque une nouvelle étape dans le positionnement du Royaume du Maroc en tant que plateforme incontournable de l’innovation numérique en Afrique.
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