Le président américain a annoncé la conclusion d’un accord commercial « énorme » avec le Japon, avec un allègement significatif pour les automobiles nippones, alors même qu’un compromis reste encore incertain avec l’UE, le Mexique ou le Canada d’ici la date-butoir du 1er août.
Le Japon, bien qu’allié-clé des Etats-Unis, est actuellement soumis aux mêmes droits de douane de base de 10% que la plupart des nations, ainsi qu’à des surtaxes de 25% sur les voitures et de 50% sur l’acier et l’aluminium.
Cet accord avec Tokyo va entraîner la création de « centaines de milliers d’emplois », a ajouté Trump, mentionnant des investissements japonais à hauteur de « 550 milliards de dollars » sur le sol américain, sans détail si ce n’est que « 90% des bénéfices seraient perçus par les Etats-Unis ».
« Nous pensons que c’est une grande réussite d’avoir pu obtenir la plus grande réduction (des surtaxes) parmi les pays ayant un excédent commercial avec les États-Unis », s’est félicité le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba.
L’annonce intervient alors que le négociateur Ryosei Akazawa effectuait son huitième voyage à Washington. « Mission accomplie », s’est-il réjoui.
Selon Trump, le Japon a accepté de s’ouvrir « au commerce des voitures et des pick-ups, du riz et d’un certain nombre d’autres produits agricoles » venant des Etats-Unis.
Or, à la suite des surtaxes de 25% imposées depuis avril, ces exportations ont dégringolé d’un quart sur un an en mai et en juin.
Selon Ishiba, l’accord conclu prévoit que ces surtaxes soient divisées par deux, et s’ajoutent aux droits de douane préexistants de 2,5% pour parvenir à une taxation finale de 15%.
Les actions des constructeurs nippons se sont envolés mercredi, Toyota gagnant 14,34%, Nissan 8,28% et Honda 11,14%. La Bourse de Tokyo a, elle, clôturé en hausse de 3,51%, tandis que les marchés européens ont aussi salué la nouvelle par une hausse à l’ouverture.
« Je me félicite vivement que cette étape majeure ait été franchie et dissipe l’incertitude qui préoccupait les entreprises privées », a réagi Tatsuo Yasunaga, président du Conseil du commerce extérieur réunissant les firmes exportatrices nippones.
Mais « sur la base des informations disponibles, il est difficile d’évaluer clairement l’impact (…). Nous souhaitons que le tableau général soit clarifié au plus vite », a-t-il prévenu.
Par ailleurs, gonfler les importations de riz était ces derniers mois un tabou pour Tokyo, qui assurait défendre les intérêts des agriculteurs locaux.
« Nous avons poursuivi les négociations pour parvenir à un accord répondant à l’intérêt national du Japon et des États-Unis » et « rien n’impose des sacrifices à nos agriculteurs », a affirmé mercredi Ishiba.