Le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 0,4% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents, a annoncé mercredi Eurostat.
Les analystes interrogés par Bloomberg tablaient en moyenne sur une croissance de 0,2% de janvier à mars pour les 20 pays partageant la monnaie unique, après +0,2% au dernier trimestre de 2024.
Pour l’ensemble de l’UE, la croissance a atteint 0,3%, après 0,4% d’octobre à décembre, selon l’office européen des statistiques.
Cette performance solide semble liée à des achats anticipés aux Etats-Unis, avant l’entrée en vigueur des taxes douanières en mars et avril. Mais pour l’ensemble de l’année, les perspectives restent ternes.
L’Union Européenne est en pleines négociations avec l’administration américaine pour obtenir la levée des surtaxes. Elles atteignent pour l’instant 25% sur les automobiles, l’aluminium et l’acier et 10% sur l’ensemble des autres produits.
Le Vieux continent est enlisé depuis deux ans dans la stagnation, freiné notamment par la hausse des coûts de l’énergie consécutive à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Et le rebond attendu cette année s’annonce très limité…
Le 22 avril, le Fonds monétaire international a abaissé de 0,2 point ses prévisions de croissance pour la zone euro à 0,8% en 2025, après 0,4% en 2024, anticipant un impact des tensions commerciales.
« L’économie a commencé l’année sur une base plus solide que prévu. Néanmoins, nous prévoyons un fort ralentissement de la croissance au cours des six prochains mois, étant donné que les droits de douane américains introduits en avril affecteront l’activité », a commenté mercredi Franziska Palmas pour Capital Economics.
De nombreuses entreprises ont envoyé davantage de marchandises en début d’année, afin d’échapper aux taxes additionnelles instaurées par Donald Trump.
Ainsi, les exportations depuis l’Irlande vers les Etats-Unis ont bondi de 210% en février. Il s’agit à 90% de produits chimiques et pharmaceutiques.
La bonne performance de l’économie européenne au premier trimestre « est dû en partie à l’augmentation de 3,2% du PIB en Irlande, où l’impulsion donnée par l’anticipation des droits de douane américains a probablement été assez importante », note ainsi Mme Palmas.