Marrakech – Les perspectives de l’industrie africaine de la Fintech sont prometteuses compte tenu du potentiel de croissance non encore exploité, a affirmé, lundi à Marrakech, le directeur général de Bank Al-Maghrib (BAM), Abderrahim Bouazza.
“Pour libérer ce potentiel, il est nécessaire de donner la priorité à trois enjeux spécifiques aux économies de la région, portant sur l’adaptation et l’assouplissement de la régulation des fintechs, les infrastructures de base nécessaires pour massifier l’adoption de services digitaux ainsi que la compétition croissante dans l’industrie de la Fintech”, a précisé M. Bouazza qui intervenait lors d’un panel sous le thème “Forecasting for the road head”, organisé dans le cadre de la 3e édition de GITEX Africa Morocco.
Et de relever que sur le plan de financement, l’Afrique est devenue l’un des marchés Fintech à la croissance la plus rapide, leur nombre ayant triplé sur les 5 dernières années pour dépasser le nombre des banques traditionnelles.
“Toutefois, nous avons observé, au cours de ces dernières années, un ralentissement des financements dans les technologies financières en raison du durcissement des conditions de financement à l’échelle mondiale”, a-t-il souligné, estimant que les besoins de financement des économies africaines sont sous forte pression face aux challenges qu’impliquent une triple transition : la transition digitale, la transition climatique et la transition vers un cadre macroéconomique stable.
“Pour relever ce défi, il est impératif d’accélérer l’intégration des économies africaines pour bénéficier des économies d’échelle permettant de développer les marchés de capitaux, en particulier les instruments de financement spécifiques aux startups et Fintech, en vue d’attirer plus de capitaux de l’étranger incluant ceux de la diaspora”, a recommandé M. Bouazza.
Pour ce qui est des nouvelles technologies, elles sont de plus en plus au centre des rapports géopolitiques dans un contexte caractérisé par la prédominance d’un nombre limité d’entreprises, a-t-il poursuivi.
“Ces nouvelles technologies deviennent un enjeu de souveraineté, en plus de leur enjeu de compétitivité économique”, a-t-il dit.
D’après le responsable, l’industrie des services financiers et de la Fintech du continent fait face à d’autres défis qui sont partagés avec beaucoup d’autres pays, à savoir la compétition mondiale sur les talents, de plus en plus difficile à recruter, ainsi que l’accroissement des fraudes, des crimes financiers et des cyberattaques.
“Ces risques, qui sont en train d’être exacerbés par l’intelligence artificielle, menacent de plus en plus les systèmes de protection des données privées et l’intégrité des marchés”, a-t-il ajouté.
Ainsi, il a estimé que “nous n’avons pas d’autres choix que d’unir les efforts des acteurs privés et publics, tant au plan national que régional pour créer les conditions favorables à la mutation numérique en cours dans les services financiers et pour relever les défis y associés”.
“C’est dans ce sens que s’inscrivent les initiatives de plusieurs pays du continent, dont le Maroc, avec la mise en place par le Gouvernement de la stratégie Maroc digital 2030, et la création récente du Morocco Fintech Center par les autorités de régulation du secteur financier en partenariat avec plusieurs acteurs publics et privés ainsi que la mise en place, par BAM, d’un fond Fintech avec une dotation initiale de 10 Millions de dollars”, a-t-il conclu.
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