Interview avec Elie Younes : « Le Maroc est notre deuxième marché d’Afrique, et bientôt le premier »

Au cœur de Casa-Anfa, futur épicentre urbain de la métropole, Radisson Hotel Group et Groupe Mfadel unissent leurs forces pour signer un projet hôtelier d’envergure, destiné à renforcer l’attractivité internationale de la Casablanca Finance City. Porté par trois enseignes majeures — Radisson Blu, Radisson Red et Radisson Blu Résidences —, cet ensemble de 385 clés et d’un centre de conférences ambitionne de faire de Casa-Anfa une nouvelle destination business, lifestyle et gastronomique. L’ouverture est prévue au 1er semestre 2028. Interview avec Elie Younes, Vice-Président Exécutif, Directeur Général Développement Global, Radisson Hotel Group.

Pouvez-vous nous présenter les principales composantes de ce projet et ce qui le rend unique ?

 
Ce projet est exceptionnel par l’envergure et la complémentarité de ses offres. Nous lancerons trois concepts majeurs, portés par deux de nos marques emblématiques :
 
Radisson Blu Hotel Casablanca Finance City, un hôtel 5 étoiles de 150 chambres qui s’inscrit dans notre gamme phare en Europe et en pleine expansion en Afrique ;
 
Radisson Residences Casablanca Finance City, qui proposera 80 appartements haut de gamme pour répondre aux besoins d’une clientèle en séjour longue durée, alliant confort résidentiel et services hôteliers premium ;
 
Radisson RED Casablanca Finance City, notre marque lifestyle, dynamique et créative, avec 124 chambres destinées à une clientèle plus jeune et urbaine.
 
Ces trois établissements seront connectés par un Centre de conférences et d’expositions, offrant près de 5.000 m² d’espaces événementiels, répondant ainsi aux besoins croissants en matière de tourisme d’affaires à Casablanca.

Ce modèle intégré – hôtellerie, résidences et MICE (Meetings, Incentives, Conferences and Exhibitions) – est inédit dans la région et positionne notre projet comme une véritable destination au sein même de Casablanca Finance City.
 

Au-delà de l’offre hôtelière, quelle est l’ambition de Radisson Hotel Group pour le Maroc à travers ce projet ?

 
Notre ambition dépasse le simple développement immobilier. À travers ce projet, nous souhaitons contribuer activement au rayonnement économique du Maroc.
Nous avons aujourd’hui 15 établissements ouverts ou en construction dans le Royaume. Notre objectif est d’atteindre 30 hôtels d’ici 2030, en participant ainsi à la dynamique de croissance du secteur touristique national, en ligne avec la Vision 2020-2030 du Maroc pour le tourisme.
 
À travers ce projet, nous estimons pouvoir générer plus de 6.000 emplois directs pour les Marocains. L’impact sera significatif en matière de création d’opportunités de carrière, de formation professionnelle et de développement de compétences locales, notamment dans les métiers de l’hôtellerie, de la gestion d’événements et du tourisme de luxe.

Pourquoi avoir choisi Casablanca Finance City pour ce projet, et quelles sont vos prochaines perspectives d’expansion au Maroc ?

 
C’est très simple. Notre ambition à Casablanca est de créer un véritable circuit hôtelier complet.
 
Pour répondre à cette vision, il nous fallait d’abord le meilleur emplacement stratégique pour la finance et les affaires : Casablanca Finance City s’est donc imposée naturellement. C’est aujourd’hui l’épicentre du business et du développement économique au Maroc et en Afrique.
 
Ensuite, nous souhaitions également couvrir l’aspect culturel de la ville, d’où notre projet de rénovation de l’hôtel Lincoln, emblème patrimonial de Casablanca.
 
À cela s’ajoutent nos deux autres projets en cours dans la ville : un Radisson Blu et un Radisson urbain, renforçant notre présence dans l’hôtellerie business au cœur de la métropole.
 
Ce qui manque encore à Casablanca, c’est un urban resort : un établissement balnéaire en bord de mer, combinant loisirs et affaires. C’est ce que nous comptons développer prochainement, en lançant un ou deux hôtels du côté des plages pour compléter ce circuit unique, où seront réunis les segments finance, affaires, culture, urbain et balnéaire.
 
Après Casablanca, notre stratégie d’expansion au Maroc se concentrera sur d’autres villes stratégiques telles que Marrakech et Agadir, avec toujours cette approche ciblée sur des destinations à fort potentiel touristique et économique.
 

Quel est le modèle de partenariat entre Radisson Hotel Group et le groupe Mfadel pour ce projet ?

 
C’est le groupe Mfadel qui porte l’investissement immobilier dans ce projet. De notre côté, Radisson Hotel Group intervient en tant que partenaire gestionnaire : nous assurons l’exploitation et la gestion des établissements.
 
Autrement dit, l’investissement en murs est réalisé par le groupe Mfadel, tandis que nous garantissons la performance opérationnelle et le déploiement de nos standards internationaux au sein du complexe hôtelier.
 

Votre projet s’inscrit dans un contexte où le Maroc accueillera la Coupe du Monde 2030. Quelles sont vos aspirations à long terme pour accompagner le pays à cette occasion, et au-delà de cet événement ?

 
La Coupe du Monde 2030 est un événement majeur pour le Maroc, mais notre vision dépasse largement cette échéance. Lorsque nous développons nos projets dans le pays, nous pensons bien au-delà de 2030.
 
L’organisation de grands événements internationaux — comme nous l’avons vu au Qatar, en Afrique du Sud ou encore lors des Jeux Olympiques en France ou à Barcelone — est une formidable opportunité pour renforcer l’attractivité d’un territoire. Mais l’essentiel est de bâtir une dynamique durable.
 
Notre ambition est donc d’utiliser l’élan créé par la Coupe du Monde pour positionner le Maroc comme une destination internationale incontournable, tout en poursuivant nos investissements et notre engagement sur le long terme, pour 2030, 2035, 2040 et au-delà.
 
Nous voulons contribuer à inscrire la croissance touristique du Maroc dans la durée, bien après la fin de l’événement.

Comment évaluez-vous le potentiel touristique du Maroc et son attractivité croissante pour les grandes chaînes hôtelières internationales ?  
Aujourd’hui, le Maroc est pour nous le deuxième marché d’Afrique en termes de croissance et de nombre d’hôtels. Et d’ici le 1er semestre 2028, il deviendra notre premier marché sur le continent. Cela montre clairement l’importance stratégique du Maroc pour un groupe international comme le nôtre, qui compte plus de 2.000 hôtels dans le monde.
 
Le potentiel touristique du pays est immense pour plusieurs raisons : d’abord, son patrimoine culturel unique et diversifié, qui attire naturellement les visiteurs. Ensuite, l’engagement actif du gouvernement marocain en faveur des infrastructures, des investissements et de l’accueil des investisseurs joue un rôle clé.
 
Enfin, ce qui fait vraiment la différence, ce sont les Marocains eux-mêmes : travailleurs, bien formés, et porteurs d’un véritable esprit d’hospitalité.
 
La combinaison de ces éléments crée une dynamique extrêmement favorable. Le Maroc est donc sur la voie d’un succès durable en matière de tourisme et d’attractivité hôtelière.
  Comment percevez-vous la position future du Maroc en Afrique, notamment sur les plans financier et touristique ?  
Aujourd’hui, il est clair que le Maroc, grâce notamment à Casablanca Finance City, a une opportunité unique de devenir l’un des principaux hubs financiers du continent africain. Le projet que nous lançons au cœur de la CFC s’inscrit pleinement dans cette dynamique de croissance et de positionnement stratégique.
 
Sur le plan touristique, le Maroc figure également parmi les pays offrant le plus grand potentiel en Afrique. Si l’on compare, seul un pays comme l’Égypte pourrait rivaliser en termes d’atouts culturels et touristiques, mais le contexte y est actuellement plus complexe.
 
À l’échelle du continent, qu’il s’agisse de l’Afrique de l’Ouest, de l’Afrique du Sud ou du Maghreb, le Maroc se positionne aujourd’hui dans le Top 5 des marchés africains les plus prometteurs pour les cinq à dix prochaines années.

À propos

Check Also

Camps de Tindouf : Quand l’Algérie entretient le chaos

La semaine dernière, les soldats algériens avaient tiré sur de jeunes orpailleurs sahraouis, à moins …

Laisser un commentaire