A l’occasion de la Fête du Trône, Mme Filomena Mascarenhas Tipote, Ambassadeur de la Guinée Bissau près le Royaume du Maroc, fait un état des lieux du partenariat d’exception qui caractérise la dynamique de l’axe Rabat-Bissau. De la coopération économique au volet politique en passant par la question du Sahara marocain, où son pays a déjà ouvert un Consulat, sans oublier la grande Initiative Atlantique, tout y est. Décryptage avec une diplomate, témoin du Maroc d’aujourd’hui.
En termes de modernité et développement, il faut rappeler que Sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Fête du Trône est aussi l’occasion de célébrer une vision royale avant-gardiste, axée sur la modernisation, le développement socio-économique et le rayonnement international du Maroc. Elle met en lumière les progrès réalisés et les défis à relever pour un Maroc émergent, moderne et prospère.
Justement, comment se présente aujourd’hui la coopération entre la Guinée Bissau et le Royaume chérifien ?
Parmi les plus récents (juillet 2024), on peut citer des accords dans l’assistance administrative mutuelle en matière douanière, les transports routiers, la reconnaissance réciproque des permis de conduire, la protection zoo-sanitaire, la justice, la coopération commerciale, la gestion des ressources en eau, l’aménagement du territoire, l’urbanisme, l’habitat, l’information et la communication, les activités de jeunesse et de femme, le sport, la formation des cadres et la formation professionnelle. En outre, un accord de jumelage entre Dakhla et Bissau a été signé, visant à renforcer la coopération au niveau local et à promouvoir les perspectives économiques. La présence consulaire bissau-guinéenne à Dakhla est, également, vue comme un levier pour l’intégration économique régionale. Dans le même sillage, le Maroc a exprimé sa disposition à accompagner la Guinée Bissau dans la mise en œuvre de son plan national de développement.
Quelle appréciation faites-vous des échanges économiques entre les deux pays ?
Quel constat faites-vous du développement et des infrastructures au Maroc ?
A cela s’ajoutent les réformes visant à améliorer le climat des a aires, lesquelles ont créé un environnement propice aux investissements, tant nationaux qu’étrangers. Cela se traduit par une croissance économique résiliente et la création d’opportunités. Autrement dit, le Maroc est un modèle de développement en Afrique, dont les réalisations en matière d’infrastructures et de développement global constituent une source d’inspiration pour de nombreux pays du continent, y compris la Guinée Bissau.
Sur un autre, la Guinée Bissau a ouvert un Consulat dans les Provinces du Sud. Quelle analyse faite-vous de l’évolution de la question du Sahara ?
Elle s’inscrit aussi dans une dynamique irréversible, observée ces dernières années, avec de nombreux pays africains, arabes, et même d’autres continents, qui ont ouvert des représentations diplomatiques et consulaires à Laâyoune et Dakhla. Cela témoigne d’un consensus international grandissant autour de la marocanité du Sahara et du plan d’autonomie proposé par le Maroc comme seule solution sérieuse et crédible à ce différend régional.
Ces consulats ne sont pas uniquement des symboles politiques. Ils servent, également, de ponts pour renforcer la coopération économique et les échanges commerciaux avec les provinces du Sud. Pour la Guinée Bissau, notre consulat à Dakhla vise à faciliter les interactions économiques, culturelles et humaines, et à soutenir les opérateurs économiques bissau-guinéens souhaitant explorer les opportunités offertes par cette région dynamique. En somme, l’évolution de la question du Sahara est marquée par un élan international en faveur de la position marocaine. La Guinée Bissau est ère de faire partie de ce mouvement en faveur de la paix, de la stabilité et du développement régional.
Un mot sut l’engagement du Maroc à travers l’Initiative Atlantique pour les pays du Sahel ?
Il s’agit aussi d’une illustration concrète de l’engagement du Maroc en faveur de la coopération Sud-Sud et de la solidarité africaine. Le Royaume met à disposition son expertise, ses infrastructures et sa position géographique stratégique pour le bénéfice de ses voisins.
En effet, l’accès à l’Atlantique via des corridors sécurisés et efficaces réduira considérablement les coûts de transport pour les importations et les exportations des pays du Sahel, stimulant ainsi leurs économies. Cela facilitera l’acheminement des biens essentiels, la diversification de leurs échanges commerciaux et l’attraction d’investissements.
En outre, en favorisant le développement économique et en créant des opportunités, ce projet contribue indirectement à la stabilité et à la sécurité dans une région confrontée à des défis complexes. Un développement accru peut atténuer les facteurs de vulnérabilité et de radicalisation. Mieux, l’’initiative Atlantique consolide la position du Maroc en tant que hub régional et passerelle entre l’Afrique de l’Ouest, le Sahel et le reste du monde.
Il démontre la capacité du Royaume à être un acteur majeur de la connectivité et de la logistique en Afrique.
Pour la Guinée Bissau, bien que nous ayons notre propre façade maritime, cette initiative est emblématique de l’esprit de coopération et de la vision audacieuse du Maroc pour l’avenir du continent africain. Elle renforce la confiance dans la capacité de l’Afrique à construire son propre destin par la solidarité et l’action concrète.
Wolondouka SIDIBE