Alors que Donald Trump se targue d’avoir retardé, par des frappes, le programme nucléaire iranien de plusieurs « décennies », un document classé secret-défense et révélé par les médias américains, révèle que les frappes US n’ont servi qu’à retarder le programme iranien de quelques mois, sans réussir à le détruire.
Les Etats-Unis ont bombardé dans la nuit de samedi à dimanche les installations nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, et Trump a vanté « une réussite militaire spectaculaire ». « Les sites nucléaires en Iran sont complètement détruits ! », a réitéré, mardi, Trump sur son réseau Truth Social, rejetant ces informations.
L’armée israélienne a assuré, mercredi, qu’il était « encore tôt » pour évaluer les dommages causés aux installations nucléaires iraniennes frappées.
Le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait de son côté déclaré, dimanche, que ces sites avaient été « complètement anéantis ».
Toutefois, il semble que les frappes américaines sur l’Iran n’ont pas détruit son programme nucléaire et n’ont fait que le retarder de quelques mois à peine, ainsi que l’ont rapporté, mardi, plusieurs médias américains qui citent un document classé secret-défense du Renseignement américain.
Selon un rapport préliminaire dont le contenu a été détaillé par des sources proches du dossier à des médias américains, les frappes n’auraient pas éliminé complètement les centrifugeuses ou les stocks d’uranium enrichi iraniens. Elles auraient plutôt obstrué les entrées de certaines installations sans détruire les bâtiments souterrains.
L’émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff a lui affirmé, mardi sur Fox News, que dans les trois sites ciblés, « la plupart, sinon la totalité, des centrifugeuses ont été endommagées ou détruites de telle sorte qu’il sera presque impossible de relancer le programme ».
Enfin, le général américain Dan Caine, chef d’état-major des armées, avait, lui, semblé davantage prudent, évoquant des « dommages extrêmement lourds » causés aux sites.
Le gouvernement iranien a annoncé, mardi, avoir « pris les mesures nécessaires » pour assurer la poursuite de son programme nucléaire.
Un conseiller du guide suprême iranien l’ayatollah Ali Khamenei a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d’uranium enrichi et que « la partie n'(était) pas terminée ».
Après les frappes, le ministre de la Défense Pete Hegseth avait, comme Trump, estimé qu’elles avaient «dévasté le programme nucléaire iranien». Le chef d’état-major américain, le général Dan Caine, s’était montré plus prudent en déclarant qu’elles avaient causé «des dommages et des destructions extrêmement graves» aux installations visées.