Samedi 5 juillet, Casablanca s’est transformée en épicentre de la création musicale mondiale à l’occasion de la troisième soirée de la 18ᵉ édition du festival Jazzablanca. Trois univers artistiques, trois esthétiques sonores, trois moments d’exception : Caravan Palace, Nubya Garcia et les Black Eyed Peas ont transporté le public casablancais dans une expérience sensorielle où se sont entremêlés jazz contemporain, électro-swing survolté et pop urbaine planétaire.
Le public casablancais, venu en nombre, a été emporté dans une spirale festive où l’héritage du jazz rencontre l’inventivité numérique. Caravan Palace confirme, une fois de plus, sa capacité à réinventer les codes et à fédérer les générations autour d’une proposition musicale hybride et résolument contemporaine.
Quelques heures plus tôt, c’est Nubya Garcia qui avait ouvert les festivités de cette soirée éclectique. La saxophoniste britannique, figure montante du renouveau jazz outre-Manche, a déployé un répertoire sophistiqué, mêlant sonorités classiques et expérimentations modernes. Dans une prestation empreinte de spiritualité et de rigueur technique, Garcia a tissé un dialogue intense entre jazz modal, broken beat, dub et R&B.
Des titres tels que Solstice, We Walk in Gold ou encore Odyssey ont révélé une musicienne en pleine maîtrise de son art, capable de naviguer entre intensité émotionnelle et puissance rythmique. Son passage à Jazzablanca s’inscrit dans la trajectoire ascendante d’une artiste qui redéfinit, à sa manière, les contours du jazz contemporain européen.
Le clou de la soirée fut sans conteste le concert des Black Eyed Peas. Le mythique groupe californien, mené par l’incontournable will.i.am, a livré un spectacle calibré, explosif et généreux. Devant une foule galvanisée, le trio a revisité un répertoire jalonné de tubes mondiaux, de Pump It à Rock That Body, en passant par I Gotta Feeling, hymne planétaire de la fête.
Fort de plus de 35 millions d’albums vendus et 120 millions de singles écoulés dans le monde, le groupe a déroulé un set à la hauteur de sa réputation. À mi-chemin entre performance visuelle et communion festive, ce concert a confirmé l’attrait intact des Black Eyed Peas pour le public marocain, déjà conquis lors de précédents passages. Les jeux de lumière, les enchaînements sans temps mort et l’interaction permanente avec les spectateurs ont permis de clore cette soirée sur une note d’euphorie collective.