Face à la surpopulation carcérale, à la récidive galopante et aux limites de l’incarcération systématique, le Maroc opère un virage décisif avec la loi 43.22. En introduisant les peines alternatives, le législateur rompt avec une logique purement punitive pour embrasser une justice tournée vers la réparation, la responsabilité et la réinsertion. Travail d’intérêt général, bracelet électronique, mesures de restriction ciblées : ces sanctions nouvelles misent sur l’intelligence de la peine plutôt que sur sa sévérité. Un changement de cap profond, porteur d’espoir et de modernité pour le système pénal marocain. Entretien avec Maître Jilali Fejjar, avocat au barreau d’El Jadida
Concrètement, quelles sont ces alternatives ?
Des restrictions ciblées : comme l’interdiction d’approcher une victime, de fréquenter certains lieux, ou encore l’obligation de suivre un programme de responsabilisation.
À qui s’adressent ces peines ? Des criminels pourraient-ils en bénéficier ?
Et si la personne ne respecte pas ses engagements ?
Quel impact espère-t-on de cette réforme ?
Enfin, restaurer l’utilité sociale de la peine : punir sans détruire, responsabiliser sans marginaliser.
Certains y voient une justice laxiste. Que leur répondez-vous ?
Peut-on dire que la loi 43.22 modernise le droit pénal marocain ?
Juriste engagé et artisan de la réforme pénale, maître Jilali Fejjar, spécialiste reconnu en droit pénal, s’illustre par son engagement constant en faveur d’une justice plus humaine et plus efficace. Expert des questions de politique criminelle, il a activement contribué aux réflexions autour des réformes législatives, notamment celle de la loi 43.22 sur les peines alternatives.
À la croisée du droit, des droits de l’homme et de l’éthique judiciaire, Maître Fejjar plaide pour une justice fondée sur la responsabilisation, la réinsertion et la dignité.
Mohamed LOKHNATI