Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé, mardi, un discours à Son peuple fidèle à l’occasion du 26ème anniversaire de Son accession au Trône de Ses glorieux ancêtres. Ce discours a défini les grandes lignes d’une nouvelle feuille de route visant à instaurer une justice sociale et territoriale dans l’ensemble des douze régions du Royaume.
On en citera à titre indicatif, et non exhaustif, le tourisme, l’industrie, sans oublier l’agriculture, qui arrivent à préserver les emplois et attirent de plus en plus d’investisseurs grâce aux programmes exceptionnels élaborés par l’Exécutif sous Hautes Instructions Royales. Dans Son discours à l’occasion du 26ème anniversaire de l’accession du Souverain au Trône, SM le Roi Mohammed VI a cité l’exemple de l’Industrie nationale, dont les exportations, « notamment celles liées aux métiers mondiaux, ont plus que doublé depuis 2014 ».Grâce à des choix stratégiques clairs, les secteurs de l’automobile, de l’aéronautique, des énergies renouvelables, de l’agroalimentaire et du tourisme constituent désormais des piliers majeurs de l’économie émergente du Royaume, tant pour les investissements qu’ils attirent que pour les emplois qu’ils génèrent, a souligné le Souverain.Mais au de-là des performances économiques, le Royaume est tourné, aujourd’hui, vers l’édification de l’Etat social de sorte à institutionnaliser la justice sociale et spatiale, faire de la dignité du citoyen la base des politiques publiques, élargir la classe moyenne et renforcer son pouvoir d’achat et d’épargne. Si depuis sa mise en fonction, le gouvernement, qui jouit de la confiance royale, a lancé sa stratégie pour la réorientation des politiques publiques vers une redistribution des richesses plus équitable et inclusive, cette dernière année a été ponctuée par le passage à la vitesse supérieure dans les chantiers pivots de cette feuille de route.
D’où les instructions Royales en vue d’engager un véritable sursaut en matière de mise à niveau globale des territoires et de réduction des disparités sociales et spatiales. Il appelle ainsi à dépasser les schémas classiques du développement social pour adopter une approche fondée sur le développement territorial intégré (voir encadré).
L’objectif est de garantir que les fruits du progrès et du développement profitent à tous les citoyens, « sans distinction ni exclusion, et dans quelque région que ce soit », a insisté le Souverain, qui a appelé le gouvernement à concevoir une nouvelle génération de programmes de développement territorial, bâtis sur la valorisation des spécificités locales, la consolidation de la régionalisation avancée et le principe de complémentarité et de solidarité entre les différentes entités territoriales.
Pour le politologue franco-suisse Jean Marie Heydt, cette feuille de route permettra de garantir un développement intégré de toutes les régions du Royaume, en tenant compte des évolutions démographiques, sociales et spatiales. Dans la même lignée, le politologue espagnol Oliver Klein Bosque a affirmé, dans une déclaration à la presse, que le Royaume, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, a su mettre en place une stratégie efficace conciliant croissance économique et amélioration tangible des conditions de vie des citoyens. Selon lui, les nouvelles orientations Royales définissent les fondations d’un projet de société structurant et ambitieux, inscrit dans la durée.
Cette annonce intervient dans un contexte marqué par des attentes fortes quant à la moralisation de la vie publique et la pratique politique, sans oublier les appels multiples des forces politiques, particulièrement le Parti de l’Istiqlal, à lier la responsabilité à la reddition de comptes, à restaurer la confiance dans les institutions élues, à redonner de la considération au travail des partis, à renouveler les élites et à libérer les énergies. Rappelons dans ce sillage que l’Istiqlal avait appelé en mai dernier, lors de son Conseil National, à l’adoption d’une Charte éthique du travail politique au sein des partis politiques, dans le but de surmonter toutes les pratiques qui portent atteinte à la noble nature du travail politique, de renouveler l’arène politique, de renforcer la confiance dans les institutions élues et de consolider la structure politique, constitutionnelle et institutionnelle de notre pays.
Car oui, si, depuis la Constitution de 2011, le Maroc cherche à accroître la participation citoyenne et la confiance dans le processus électoral, les précédents scrutins ont mis en évidence la nécessité d’une meilleure régulation des campagnes, d’une transparence accrue du financement politique et d’une organisation plus efficiente des opérations électorales. C’est dire que les Instructions Royales traduisent une volonté de rompre avec les réformes de dernière minute, souvent critiquées pour leur opacité et leur caractère précipité.
En donnant ses Hautes Directives au ministre de l’Intérieur, SM le Roi a insisté sur l’ouverture de consultations politiques approfondies avec l’ensemble des acteurs : partis représentés au Parlement, formations émergentes, société civile et institutions de contrôle. L’idée étant de trouver un consensus national sur les modalités du scrutin, tout en préparant le terrain pour des élections à la fois inclusives et crédibles.
Le Souverain a donné Ses Hautes Orientations au gouvernement pour élaborer une nouvelle génération de programmes de développement territorial. Mais quelles approches concrètes permettent de répondre à cette vision tout en valorisant les initiatives locales ?
Quelle approche territoriale et locale peut-on développer pour renforcer la création de richesse dans les régions ?
Ces programmes doivent pouvoir compter sur la mutualisation des efforts de tous les acteurs et sur leur articulation autour de priorités clairement définies et de projets générateurs d’impacts réels, couvrant notamment : Premièrement : la promotion de l’emploi, à travers la valorisation des potentialités économiques régionales et l’instauration d’un climat favorable à l’entrepreneuriat et à l’investissement local. Deuxièmement : le renforcement des services sociaux de base, plus particulièrement l’éducation et l’enseignement, ainsi que les soins de santé, de manière à préserver la dignité des citoyens et à instaurer la justice spatiale.
Troisièmement : l’adoption d’un modèle de gestion proactive et durable des ressources en eau, au regard de l’aggravation du stress hydrique et du changement climatique. Quatrièmement : le lancement des projets de mise à niveau territoriale intégrée, en totale résonance avec les mégaprojets en chantier à l’échelle du pays.
Le Souverain a exprimé Sa position claire et constante, affirmant que « le peuple algérien est un peuple frère que des attaches humaines et historiques séculaires lient au peuple marocain, particulièrement par la langue, la religion, la géographie et le destin commun ».Pour toutes ces considérations, a poursuivi Sa Majesté le Roi, « J’ai constamment tendu la main en direction de nos Frères en Algérie », rappelant qu’Il a également exprimé la disposition du Maroc à « un dialogue franc et responsable; un dialogue fraternel et sincère portant sur les différentes questions en souffrance entre les deux pays ».
Le Souverain a, en outre, affirmé que « Notre attachement inébranlable à la politique de la main tendue en direction de Nos Frères en Algérie procède de l’intime conviction que Nous portons en Nous, quant à l’unité de nos peuples et à notre capacité commune à dépasser cette situation regrettable ».Dans ce sens, SM le Roi a également réaffirmé Son attachement à l’Union du Maghreb « dont Nous sommes persuadé qu’elle ne pourra se faire sans l’implication conjointe du Maroc et de l’Algérie, aux côtés des autres États frères ».