4.466.727 affaires traitées par les tribunaux du Royaume en une année et plus de 5 millions de dossiers toujours en cours. Malgré les grèves que connaît le secteur de la Justice, le bilan des instances judiciaires reste honorable. Détails.
Si le nombre d’affaires traitées par les tribunaux du Royaume s’est élevé à 4.466.727 dossiers en 2024, le nombre total des affaires en cours devant les juridictions du Royaume a connu une baisse, atteignant 5.052.086 affaires, alors que le nombre des affaires pendantes s’est fixé à 577.851, soit une baisse de 142.760 dossiers.
Mais cela n’empêche que le bilan des juridictions demeure positif. Au cours de l’année écoulée, la Cour de Cassation a statué sur 52.904 affaires, a noté Abdennabaoui, ajoutant que le nombre des affaires pendantes devant la Cour est passé de 51.247 affaires à fin 2023 à 46.549 en 2024, soit une baisse de 9%.
Les arrêts cassés par la Cour suprême se sont pour leur part élevés à 12.474 décisions, représentant 23,6 % des jugements rendus. Près d’un quart des affaires examinées ont nécessité une révision, tandis que 76,4% des pourvois ont été rejetés ou déclarés irrecevables, reflétant une stabilité dans la jurisprudence de la Cour. Mohamed Abdennabaoui a ensuite mis en lumière les efforts déployés par les tribunaux pour respecter les délais indicatifs. Selon lui, 72% des affaires civiles, immobilières et sociales sont traitées dans les délais, une performance légèrement en deçà des 75% enregistrés pour les affaires pénales. Les dossiers commerciaux, souvent complexes, affichent pour leur part un taux de respect des délais de 77,5%. S’inscrivant dans une vision participative, Abdennabaoui a rappelé que ces délais avaient été définis grâce à des consultations élargies, comme le stipule la circulaire n°37. Ce texte établit des mécanismes de suivi visant à remédier aux dysfonctionnements récurrents, tels que les retards dans la notification des convocations ou dans la conduite des expertises. Cependant, il a insisté sur un point essentiel : si l’amélioration des délais est un objectif stratégique, elle ne saurait se faire au détriment du respect rigoureux des procédures et des droits de la défense, piliers fondamentaux de la justice.
Avec une conviction ferme, Abdennabaoui a souligné que la transition numérique n’est plus un simple projet à long terme, mais une nécessité urgente et incontournable pour l’avenir de la Justice. Selon lui, tout retard dans son déploiement risque de freiner le bon fonctionnement du système judiciaire. Il a ainsi appelé l’ensemble des acteurs, des magistrats aux tribunaux, à s’impliquer pleinement dans ce tournant technologique décisif.
Par ailleurs, il a fait remarquer que le Conseil accorde une attention particulière à la moralisation du système judiciaire et adopte diverses approches relatives à la sensibilisation et l’encadrement, menées avec beaucoup d’efficacité par la Commission de déontologie du Conseil.
L’année 2024, a-t-il poursuivi, a été marquée par le parachèvement de la première phase du plan stratégique du Conseil visant à encadrer le paysage associatif des magistrats. Le CSPJ œuvre, selon lui, en collaboration avec les associations professionnelles des magistrats à l’élaboration d’un document de référence pour la communication entre les associations judiciaires et les institutions du pouvoir judiciaire.