Le ministère français des Affaires étrangères s’est dit préoccupé par le sort de l’écrivain Boualem Sansal qui a été ciblé, il y a quelques jours, par une violente diatribe du président algérien, Abdelmadjid Tebboune.
Jeté arbitrairement en prison, le sort de l’écrivain Boualem Sansal suscite de plus en plus d’attention à l’international. La France a officiellement réagi via le porte-parole du Quai d’Orsay. Lors d’un point de presse, tenu le 2 janvier, il a fait part de la préoccupation de la France quant à la situation de l’écrivain qui croupit sous les verrous.
“Nous continuons d’être très préoccupés par la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal. La liberté d’opinion et d’expression sont des droits fondamentaux que nous défendrons sans relâche”, a-t-il indiqué, ajoutant que les services de l’État restent pleinement mobilisés pour suivre la situation de M. Sansal et lui permettre de bénéficier de la protection consulaire au titre de sa nationalité française.
L’écrivain a été incarcéré, depuis novembre, pour atteinte à la sûreté de l’Etat, suscitant une vague de critiques en France où plusieurs intellectuels et hommes politiques ont signé des tribunes exigeant sa libération immédiate.
Embarrassé sur la scène internationale, le régime algérien a été forcé de réagir en se discréditant davantage. Quand il a évoqué ce sujet dans un discours prononcé devant les deux chambres du Parlement, le président Tebboune s’en est pris violemment à l’écrivain de 80 ans avec des insultes indignes d’un chef d’Etat. Fidèle à son obsession complotiste, il l’a qualifié de bâtard envoyé par la France. Les provocations vulgaires de Tebboune ont été accueillies avec indifférence à l’hexagone. Interrogé sur ces dérapages, le porte-parole du Quai d’Orsay a préféré ne pas les commenter.
“Les déclarations du président algérien lui appartiennent”, a-t-il affirmé, rappelant que la France reste attachée à sa relation avec l’Algérie, à laquelle elle est unie par des liens humains denses et des intérêts partagés”.
Alger a rappelé, fin juillet, son ambassadeur à Paris en réaction à la reconnaissance française de la marocanité du Sahara. Depuis lors, le régime algérien est pris de frénésie. L’arrestation de Boualem Sansal en est le signe patent. Ce dernier a été écroué pour peu qu’il ait rappelé un réalité historique. Il a expliqué, dans une interview accordée au média “Frontières”, comment une grande partie de l’ouest de l’Algérie fit partie du Maroc avant la colonisation française. A l’évidence, il s’agit d’une constat d’un intellectuel sur l’histoire qui n’engage que sa personne, mais comme la junte au pouvoir comporte toujours comme un régime à parti unique, elle s’efforce de museler toute voix qui contredit son narratif exclusif sur l’histoire de l’Algérie.