Dix ans se sont écoulés depuis que Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, a lancé le nouveau modèle de développement des provinces du Sud en 2015.
Au cœur de ce projet, la ville de La Marsa, ou ville portuaire de Laâyoune, s’est imposée comme l’une des vitrines les plus importantes de la vision royale, avec la création d’un pôle industriel et logistique.
Ce pôle se voulait un nouveau moteur de développement transcendant le caractère maritime de la ville et favorisant une diversification économique équilibrée et durable.
Le 4 novembre 2019, à l’occasion du 44ᵉ anniversaire de la Marche Verte, les travaux du Complexe industriel et commercial de distribution d’El-Marsa ont été lancés. Le projet, doté d’un budget d’environ 259 millions de dirhams, s’étend sur une superficie de 73 hectares et comprend 114 sites industriels et 49 sites logistiques, ainsi que des infrastructures administratives et socio-économiques.
Selon les données officielles, le projet a été mis en œuvre en partenariat avec le ministère de l’Industrie et du Commerce, la wilaya de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, le conseil régional, la municipalité de La Marsa et la Chambre de commerce et d’industrie française au Maroc, conformément aux objectifs du modèle royal de développement des provinces du Sud.
En mars 2021, le conseil régional de Laâyoune-Sakia El Hamra a approuvé la cession de terrains du parc industriel à des investisseurs marocains et étrangers, en coordination avec l’Agence marocaine pour le développement des investissements et des exportations (AMDIE). Cette étape a été décrite à l’époque comme une « transformation décisive » vers la création d’une zone productive capable d’attirer des capitaux et de diversifier l’activité économique locale.
Plus de quatre ans après le lancement effectif du projet, la zone industrielle de La Marsa continue de faire face à d’importants défis dans la mise en œuvre de ses programmes. À l’exception d’un nombre limité d’unités industrielles liées au secteur de la conserverie de sardines et de fruits de mer, lui-même en proie à une crise étouffante due à une mauvaise gestion des ressources marines et à la baisse des captures, le dynamisme économique promis ne s’est pas encore concrétisé. Les résultats escomptés en termes d’emploi et de diversification industrielle continuent d’être loin d’être réalisés.
Cette réalité soulève des interrogations légitimes quant aux raisons de la lenteur de la mise en œuvre de ce projet royal, malgré la disponibilité des infrastructures et du soutien institutionnel et financier.
Elle soulève également des questions quant à l’absence de suivi rigoureux pour accélérer le rythme de mise en œuvre, d’autant plus que le projet figurait parmi les priorités du modèle royal de développement, que Sa Majesté a qualifié de « contrat de relance collective pour un Maroc nouveau ».
Dans son discours d’ouverture de la dernière session législative, Sa Majesté le Roi a insisté sur la nécessité de passer d’une logique de planification à une logique de mise en œuvre, soulignant que la prochaine étape exige « d’assumer pleinement la responsabilité de la mise en œuvre des projets et programmes, plutôt que de se contenter de répéter des excuses ».
Il s’agit d’un message clair adressé aux différentes parties prenantes, notamment dans les régions et provinces du Sud, quant à la nécessité de faire preuve d’efficacité et de coordination sur le terrain pour mettre en œuvre d’importants projets de développement conformes à l’esprit du nouveau modèle.
Dans son discours de la Fête du Trône, Sa Majesté a également mis en garde contre la persistance des disparités territoriales, soulignant qu’« il n’y a de place ni aujourd’hui ni demain pour un Maroc à deux vitesses », ce qui témoigne de la nécessité de parvenir à une équité spatiale, notamment en matière d’investissement, de production et d’infrastructures économiques et sociales.
Le projet de parc industriel de La Marsa n’est pas seulement un projet économique ; il traduit concrètement la vision royale visant à instaurer une économie diversifiée et intégrée dans les provinces du Sud.
Cependant, le manque de dynamisme sur le terrain sape la crédibilité de cette approche et rend urgente une véritable volonté politique et institutionnelle pour accélérer le rythme des progrès et garantir que la jeunesse de la région bénéficie des opportunités d’emploi et d’investissement promises il y a des années.
Dans ce contexte, les discours royaux revêtent une importance particulière, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste, ayant constamment insisté sur la nécessité de faire connaître les réalisations des différents projets et programmes de développement et d’encourager une culture de communication efficace entre les responsables et les citoyens.
Comme Sa Majesté l’a affirmé dans ses discours, la communication n’est pas seulement un moyen d’information. Elle constitue plutôt un moyen d’instaurer la confiance et d’impliquer les citoyens dans le suivi du processus de développement, de s’informer sur les spécificités des projets, les réalisations et les accomplissements restants, et d’identifier les forces et les faiblesses.
Elle constitue également une arme contre toute interprétation erronée qui nuit à l’intérêt général et compromet les efforts de développement.
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la Marche Verte, le message reste clair : la fidélité à l’esprit de la Marche ne se limite pas à célébrer son anniversaire, mais vise à traduire ses grands projets de développement en une réalité tangible, impactant la vie des citoyens et incarnant véritablement la vision de Sa Majesté le Roi de bâtir un « Maroc du progrès économique et social » qui ne laisse aucune région de côté.