La souveraineté alimentaire de l’Afrique est tributaire du renforcement de la coopération Sud-Sud (Conférenciers)

Rabat – Le renforcement de la coopération Sud-Sud est une nécessité pour assurer la souveraineté alimentaire du continent africain, ont souligné jeudi à Rabat, plusieurs universitaires et participants à la Conférence des présidents des commissions des affaires étrangères au sein des Parlements africains, qui se tient sur deux jours à la chambre des Représentants.

Les intervenants ont appelé, lors d’une séance de travail sous le thème “Les défis de la sécurité alimentaire dans le continent africain”, à l’adoption de stratégies globales d’investissement mutuel dans le domaine agricole, relevant les difficultés auxquelles est confronté le continent africain et qui imposent aux différents acteurs et responsables de renforcer le bloc africain et promouvoir les mécanismes de coopération et de solidarité, et ce en vue de garantir l’indépendance économique, notamment après les répercussions de la pandémie de COVID-19, la guerre ukrainienne et les changements climatiques.

Dans ce sens, l’universitaire et expert en relations internationales, Ahmed Noureddine, a indiqué dans une déclaration à la MAP que le Maroc soutient, à travers l’institution parlementaire, la consolidation de la sécurité et de la stabilité des pays africains, expliquant que cela est mis en exergue à travers l’orientation du Royaume vers l’Afrique afin d’ancrer sa politique africaine.

Il a souligné que le fait de discuter des questions de paix en Afrique et de sécurité alimentaire africaine, lors de cette rencontre parlementaire, reflète la grande expérience du Maroc en matière de sécurité africaine à travers des partenariats pour la production d’engrais et de fertilisants dans des usines au Nigeria, en Éthiopie et autres, ce qui fournira de la matière première pour la production alimentaire en Afrique.

Les questions de sécurité alimentaire, de lutte contre le terrorisme et de conflits régionaux se croisent, a noté l’universitaire, relevant que le climat qui pousse les jeunes à l’extrémisme “peut mûrir dans un environnement où la sécurité alimentaire est absente, tout comme le fait que la sous-alimentation sur le continent africain et la propagation de la famine peuvent se produire dans le cadre de conflits, de guerres et de séparatisme”.

De son côté, le professeur des relations internationales à l’Université Mohammed V de Rabat, Zakaria Abouddahab, a appelé à mettre en lumière le principe de “l’Afrique pour les africains”, indiquant que les pays africains ne peuvent pas travailler indépendamment de l’Afrique.

Il a également appelé à encourager la coopération Sud-Sud et à adopter une politique agricole commune pour promouvoir l’agriculture au niveau du continent, et ce en vue de limiter les problèmes de sécurité alimentaire et parvenir à une répartition équitable des richesses.

M. Abouddahab a relevé l’ampleur des répercussions de la crise mondiale sur les pays africains, exacerbée par les séquelles du conflit ukraino-russe, surtout les déficits en céréales, tout en insistant sur l’importance de consolider les marchés commerciaux et de favoriser le libre-échange au sein du continent. Il a également salué le Plan Maroc Vert et la stratégie Génération Green qui prennent en compte la transition énergétique et les changements climatiques.

De son côté, la professeure Leila Fathi a souligné l’importance pour les pays africains de donner la priorité à la sécurisation de la souveraineté alimentaire tout en abordant de manière collective les conséquences de la pandémie de COVID-19 et de la crise en Ukraine, et ce, dans le cadre de l’élaboration d’une stratégie africaine de nutrition, fondée sur l’intégration, la disponibilité et l’accès à des ressources de qualité.

Elle a appelé, par ailleurs, à une transformation du secteur agricole vers la modernisation et mondialisation, de manière à répondre efficacement aux divers besoins, par une diversification de l’économie et un renforcement des filières agricoles, en soulignant l’importance de la coopération Sud-Sud et du maillage entre pays afin de capitaliser sur la diversité culturelle, la dynamique démographique et le potentiel d’exportation.

De son côté, Jean-Marie Ogandaga, président de la commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la défense nationale de l’Assemblée nationale du Gabon, a insisté sur la nécessité de réformer les bases des politiques alimentaires et de revoir les habitudes alimentaires en réduisant la dépendance vis-à-vis des produits importés, en faveur de l’appui aux marchés locaux et de l’exploitation des richesses africaines pour atteindre l’autosuffisance.

Ce colloque s’inscrit dans le cadre des efforts de diplomatie parlementaire et de l’engagement du Maroc, sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à renforcer la coopération et la solidarité à travers le continent africain.

Ce colloque, qui verra également la participation des présidents des commissions étrangères des parlements africains, de parlementaires, d’experts et de chercheurs, se concentrera sur trois thèmes principaux : la contribution parlementaire à la promotion de la paix et de la sécurité en Afrique, les défis de la sécurité alimentaire en Afrique et le rôle des commissions des affaires étrangères dans le soutien à la coopération africaine.

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