Sous un soleil éclatant, les échos des baroud retentissent déjà dans les plaines de Moulay Abdellah, au sud d’El Jadida. Le Moussem de Moulay Abdellah Amghar, l’un des plus grands festivals populaires du Royaume, a lancé vendredi matin son édition 2025 dans une ambiance mêlant ferveur religieuse, célébration identitaire et émotion collective.
La cérémonie d’ouverture s’est déroulée sous la grande tente protocolaire, en présence du wali de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, et du gouverneur de la province d’El Jadida, Mohammed Aftaoui. Tour à tour, les responsables locaux ont salué la portée culturelle et spirituelle du Moussem, placé sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
« C’est un moment fort pour toute la région. Le Moussem est bien plus qu’une fête, c’est un lien vivant avec notre mémoire collective », a déclaré Mohamed Zahidi, président du Conseil provincial d’El Jadida.
Une prière solennelle, guidée par le président du Conseil local des Oulémas, est venue clore la cérémonie, empreinte de recueillement.
Les spectateurs sont désormais mieux accueillis : des écrans géants retransmettent les cavalcades dans chaque mohrek, et une nouvelle scène artistique de deux hectares a été aménagée à l’entrée du site. « Nous avons voulu offrir une expérience plus fluide et plus confortable pour les visiteurs », explique Abdeljabbar Belharcha, directeur de Filat Distribution, entreprise organisatrice.
Les festivités se poursuivront jusqu’au 16 août. Au programme : concerts, spectacles équestres, animations religieuses et culturelles. La fauconnerie, art ancestral, y occupe aussi une place de choix. « Ici, chaque geste, chaque cri, chaque cavalcade raconte un pan de notre histoire », murmure un habitant, le regard tourné vers le ciel où plane un faucon dressé.
Le Moussem mobilise également d’importants moyens logistiques. La Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC) supervise l’aspect vétérinaire des prestations équestres, assurant le bien-être des chevaux engagés dans les démonstrations.
Moulay Mehdi El Fathemi, président du Conseil communal, se dit confiant : « Cette année, nous attendons plus de 5 millions de visiteurs. Tout a été mis en œuvre pour garantir la sécurité, la circulation et l’accueil. »
Le Moussem de Moulay Abdellah Amghar, à la croisée du sacré et du festif, continue d’incarner l’un des plus puissants symboles du patrimoine immatériel marocain. Un rendez-vous unique, où le passé dialogue avec le présent dans un tourbillon de foi, de poudre noire et de chants ancestraux.