Ce niveau est nettement supérieur aux 40,2 MMDH enregistrés un an plus tôt. Toutefois, selon la Trésorerie générale du Royaume (TGR), ce déficit s’établirait plutôt à 53,7 MMDH, soit un écart de 1,3 milliard avec les chiffres du ministère, mais dans les deux cas il ressort en forte aggravation par rapport aux 35,3 milliards constatés à fin juillet 2024.
Cette divergence s’explique en partie par la méthodologie retenue. La TGR prend en compte le solde négatif des comptes spéciaux du Trésor (CST) et des services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), qui s’est établi à –4,8 milliards de dirhams, tandis que le rapport ministériel isole davantage le déficit issu de la gestion budgétaire stricte.
Malgré ce creusement du déficit, les recettes ont progressé de manière significative. Selon le ministère, les recettes ordinaires (après déductions fiscales) atteignent un taux de réalisation de 57,4 % par rapport aux prévisions de la Loi de finances, soit une hausse de 14,5 % sur un an (+28,7 Mds DH). Les recettes fiscales s’élèvent à 201,8 Mds DH, en progression de 27,7 Mds DH.
La TGR confirme cette tendance haussière, en soulignant également la bonne tenue de l’impôt sur le revenu (+12,8 %), de l’impôt sur les sociétés (+17,3 %) et des recettes de TVA à l’importation (+8,8 %).
Côté dépenses, le ministère fait état de 213,9 Mds DH de charges ordinaires, en hausse de 25,1 Mds DH par rapport à juillet 2024. Cette évolution est portée par l’augmentation des dépenses de biens et services (+24,7 Mds DH) et par la charge de la dette publique (+4,9 Mds DH), alors que les charges de compensation reculent de 4,5 Mds DH.
La TGR relève la même tendance, insistant sur le poids croissant des intérêts de la dette intérieure (+5,7 Mds DH), contrastant avec le recul des charges liées à la dette extérieure (–753 MDH). Concernant la compensation, la baisse est attribuée essentiellement à la réduction du soutien au gaz butane (–1,6 Md DH), au sucre (–939 MDH) et à la farine (–430 MDH), alors que le soutien aux transporteurs routiers de 1,6 Md DH en 2024 n’a pas été reconduit.
En dépit de la hausse des dépenses, les évolutions enregistrées permettent de dégager un excédent ordinaire de 12,9 Mds DH, contre 9,3 Mds DH un an plus tôt, selon le ministère. La TGR confirme cette amélioration, bien qu’elle l’inscrive dans un contexte global marqué par la détérioration du solde budgétaire.
S’agissant des dépenses d’investissement, elles atteignent 60,8 Mds DH, soit +3,5 Mds DH sur un an, avec un taux de réalisation de 57,6 %. La TGR note toutefois que les comptes spéciaux du Trésor sont passés d’un excédent de 7,8 Mds DH à un déficit de 7 Mds DH, ce qui contribue à accentuer la pression sur les finances publiques.
Sur le plan du financement, le ministère précise que l’endettement intérieur s’est traduit par des souscriptions de 94,1 Mds DH, compensées par des remboursements en principal de 72,3 Mds DH. Quant à l’endettement extérieur, il a généré des tirages de 40,3 Mds DH, dont 20,9 Mds DH levés sur le marché financier international, tandis que les amortissements se sont établis à 6,3 Mds DH.