Alors que les équilibres géopolitiques mondiaux se redessinent, une certitude émerge avec une clarté croissante : le Maroc a, au fil des dernières décennies, construit avec les États-Unis un partenariat solide, structurant et durable, qui dépasse de loin tout ce que l’Algérie a pu esquisser dans ses relations avec Washington. Ce partenariat ne se limite pas à de simples échanges diplomatiques ou économiques : il s’agit d’un alignement stratégique, forgé dans la confiance, la convergence d’intérêts et la fiabilité d’un allié.
Face à cela, l’Algérie, pourtant bruyante sur la scène médiatique, affiche un silence gêné. Ce contraste est d’autant plus marquant que le pouvoir algérien, habitué aux postures de défiance, adopte soudainement une prudence diplomatique inhabituelle lorsqu’il s’agit de répondre à Washington. Loin des gesticulations contre Paris ou Madrid, Alger évite toute escalade avec les États-Unis, révélant une asymétrie de fond dans sa perception des rapports de force. L’Amérique n’est pas un adversaire que l’on peut critiquer sans conséquences, mais une puissance structurante dont le soutien façonne les dynamiques régionales.
Cette retenue s’explique également par les rapports économiques. Si l’Algérie reste un fournisseur énergétique, elle est lourdement pénalisée par des mesures tarifaires américaines défavorables. Contrairement au Maroc, qui bénéficie d’un traitement plus favorable et diversifie ses exportations, Alger n’a jamais su bâtir un cadre économique bilatéral équilibré avec Washington. Cette dépendance énergétique, non transformée en levier stratégique, illustre l’incapacité algérienne à inscrire sa relation avec les États-Unis dans une logique de long terme.
À l’inverse, Rabat a su capitaliser sur sa stabilité politique, son ouverture économique et son engagement réformateur pour devenir un partenaire de choix. Le royaume chérifien ne se contente pas de suivre : il anticipe, propose et construit. Sa diplomatie, agile et cohérente, a tissé des alliances durables au sein du Congrès américain, dans les think tanks influents, et au sein de l’appareil exécutif. Le Maroc n’est plus un simple partenaire régional, il est un interlocuteur stratégique dont la voix compte à Washington.
Plus profondément encore, le rapprochement maroco-américain s’inscrit dans une convergence de valeurs. La lutte contre le terrorisme, la sécurité régionale, les investissements dans l’Afrique subsaharienne, ou encore la transition énergétique sont autant de domaines où les visions de Rabat et de Washington s’accordent. Cette convergence est nourrie par une diplomatie constante, un ancrage institutionnel fort et une capacité d’initiative dont peu de pays africains peuvent se prévaloir.
En comparaison, la diplomatie algérienne apparaît figée, obsédée par le statu quo et incapable de formuler une vision constructive de l’avenir. Son soutien inconditionnel à des causes qu’elle n’a jamais su traduire en diplomatie efficace – comme celle du Polisario – ne fait que l’isoler davantage. Tandis que Rabat avance sur tous les fronts, Alger s’enlise dans un discours dépassé, incapable de convaincre même ses partenaires traditionnels.
Ainsi, le différentiel entre le Maroc et l’Algérie dans leur relation avec les États-Unis n’est pas une simple question de diplomatie circonstancielle. Il est le fruit d’une stratégie de fond, menée avec constance, intelligence et ambition par le Maroc. Une stratégie qui fait du royaume un partenaire incontournable, respecté et écouté, là où l’Algérie reste, au mieux, un interlocuteur secondaire. C’est cela, aujourd’hui, la réalité de la géopolitique au Maghreb.