Le Parti de l’Istiqlal lance un forum pour propulser les jeunes compétences féminines

Le Parti de l’Istiqlal lance un forum novateur pour propulser les jeunes compétences féminines dans la sphère politique et publique. Face à des inégalités persistantes sur le marché du travail, l’Organisation de la Femme Istiqlalienne (OFI) cible une élite de jeunes diplômées, des ingénieures aux entrepreneures, prêtes à transformer le débat public.

L’Organisation de la Femme Istiqlalienne (OFI) a donné, jeudi, le coup d’envoi de la première édition de son Forum des jeunes compétences féminines. Cet événement d’envergure, visant à renforcer le rôle des femmes dans le débat public et la vie politique, a réuni des figures éminentes du Parti de l’Istiqlal.

Dans son allocution, le Secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, Nizar Baraka, a souligné le rôle précurseur du Parti de l’Istiqlal, (alors Parti National) dans la défense des droits des femmes, rappelant la création de son aile féminine dès 1983. Il a également rendu hommage à des figures historiques telles que feue Malika Fassi, signataire du Manifeste de l’Indépendance, saluant la femme marocaine pour son rôle de résistante et ses efforts inlassables, tant au foyer que sur le lieu de travail.

Cependant, le Secrétaire Général a également tiré la sonnette d’alarme face aux inégalités persistantes sur le marché du travail. Il a relevé un taux de chômage féminin de 19% contre 11% chez les hommes. Plus préoccupant encore, seulement 19% des femmes sont actives (travaillent ou sont à la recherche d’un emploi), contre 70% pour les hommes. “Ce constat signifie que près de 80% des femmes ne sont ni employées ni en quête d’emploi, un déséquilibre qui pose un problème majeur pour l’équilibre social et économique du pays”, a-t-il souligné.

L’OFI, fer de lance du renouveau politique féminin

Khadija Zoumi, Présidente de l’Organisation de la Femme Istiqlalienne, a affirmé que ce forum marquait l’ouverture d’une nouvelle ère pour le recrutement politique et intellectuel. L’OFI cible spécifiquement les jeunes femmes de moins de quarante-cinq ans, dotées de compétences avérées dans divers secteurs. Madame Zoumi s’est félicitée que 70% des participantes soient titulaires de diplômes supérieurs, incluant des ingénieures, des médecins, des avocates, des professeures universitaires et des entrepreneures, ce qui les qualifie pleinement à participer activement au débat public et à la vie politique.

La Présidente de l’OFI a insisté sur le fait que la défense des causes féminines ne doit pas se limiter aux questions de genre ou d’égalité, mais doit englober la pleine participation des femmes aux politiques publiques et aux centres de décision, au sein et en dehors du parti. Elle a réaffirmé l’engagement de l’organisation à plaider pour l’égalité des chances et l’équité dans le Code de la famille, le Code du travail et toutes les plateformes pertinentes.

Femmes, transformation numérique et leadership

Naïma Benyahya, Ministre de la Solidarité, de l’Insertion Sociale et de la Famille, a souligné que ce forum visait à rassembler les jeunes cadres de l’Organisation et à ouvrir le dialogue sur les grands défis auxquels sont confrontées les femmes marocaines face aux rapides transformations sociales.

La Ministre a identifié trois axes prioritaires : la place des femmes dans la société post-recensement général, l’augmentation du nombre de ménages dirigés par des femmes (les positionnant comme un pilier central de l’économie et du social), et l’interaction avec la transformation numérique et l’intelligence artificielle (IA). Elle a insisté sur le fait que l’implication des femmes dans ces nouvelles dynamiques n’est plus un luxe, mais une nécessité pour la justice sociale et le développement durable.

Les interventions ont également mis en lumière l’importance de l’entrepreneuriat féminin et le rôle de l’Intelligence Artificielle. Fatima Zahra El Alami, Doyenne de la Faculté de Droit d’Ain Chock à Casablanca, a mis en avant la forte participation des femmes dans l’administration, la gestion et l’entrepreneuriat, soulignant que le forum ouvre de nouvelles perspectives pour renforcer le
leadership féminin grâce à l’IA et au numérique.

Aya Bennaghmouch, experte en transformation digitale et cheffe de projet à l’UM6P, a abordé la question des femmes et de l’IA sous l’angle de l’influence. Avec la conviction que la technologie n’est pas neutre et peut soit servir le progrès, soit creuser les inégalités, elle a tracé une feuille de route pour faire de l’IA un levier de justice, d’inclusion et de sens pour les femmes. Elle a rappelé que l’IA pourrait générer 16 000 millions de dollars d’ici 2030, augmentant le PIB mondial de 14% et contribuant à 79% des Objectifs de Développement Durable (ODD).

L’experte a toutefois alerté sur le caractère « plus masculin » de la révolution numérique, soulignant que seulement 22% des experts mondiaux en IA sont des femmes. Ce déséquilibre entraîne des algorithmes « aveugles aux réalités de la femme, car entraînés sur des données souvent collectées par des équipes manquant de diversité, ce qui reproduit, voire amplifie, les inégalités du monde réel”, a-t-elle fait savoir. Elle a néanmoins salué l’excellence des femmes marocaines déjà actrices de l’IA au plus haut niveau.

Le forum, modéré par Hasna Kaji, Doyenne de la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Hassan II de Settat, a rassemblé une élite de femmes venues de tout le Royaume, représentant des domaines professionnels et scientifiques variés, incluant médecins, ingénieures, professeures universitaires, journalistes et expertes en IA, entrepreneuriat et affaires sociales.

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