Les survivants de l’enfer de Tindouf saisissent les tribunaux internationaux contre l’Algérie et le Polisario pour crimes contre l’humanité

L’association pour le retour des victimes des prisons et centres de détention du Polisario, qui regroupe des dizaines de rescapés de détention arbitraire dans les camps de Tindouf, a annoncé l’ouverture d’une procédure judiciaire devant les tribunaux internationaux compétents afin de poursuivre les autorités algériennes et les dirigeants du Polisario pour crimes contre l’humanité et violations flagrantes des droits humains.

Ce processus est mené par Mohamed Mouloud Chouâair, président de l’association et l’une des plus anciennes victimes. Il a souligné que cette bataille juridique vise à dénoncer les pratiques répressives exercées depuis des décennies sur le sol algérien et à faire entendre la voix des survivants au monde entier, en quête de justice.
Dans un quartier de Tan-Tan, Chouâair, un sexagénaire à l’apparence hagarde, racontait d’une voix calme, dissimulant des années de terreur, son enlèvement en 1975, alors qu’il n’avait que seize ans, et sa détention jusqu’en 1991 dans des centres de détention secrets en Algérie.
Chouâair raconte avoir été arrêté avec le premier groupe de 54 personnes, toutes membres de tribus sahraouies marocaines qui refusaient de rejoindre le projet séparatiste. Elles ont été soumises à des disparitions forcées, sans procès ni enquête. Il décrit les camps comme un enfer sur terre, en particulier les centres de détention de Rachid, Dhibia et Lahfar, où les détenus subissaient des tortures physiques et psychologiques, la famine, le travail forcé et la privation de sommeil.
La mort était quotidienne. Des prisons secrètes ont été transformées en abattoirs, où des crimes contre l’humanité ont été perpétrés, allant du meurtre d’enfants devant leurs familles à leur incinération et leur exécution de sang-froid.
Parmi les scènes qui restent gravées dans la mémoire de Chouâair figure l’enterrement vivant de détenus ligotés, leurs cris s’élevant jusqu’à leur inhumation, sur fond d’accusations bidon et infondées d’espionnage pour le compte du Maroc.
Ces témoignages, qui citent de graves violations du droit international humanitaire, feront partie des dossiers que l’association entend soumettre aux instances judiciaires internationales. Une démarche qui, selon Chouâair, vise à « briser le mur de silence et à rendre justice aux victimes, quel que soit le temps nécessaire que cela prendra ».
 

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