​Liban : Le tandem chiite au même diapason

Les positions du président de la Chambre des représentants et chef du mouvement Amal, Nabih Berri, rejoignent celles annoncées par le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, quelques jours plus tôt, avec un seul axiome: les armes de la résistance ne sont pas négociables.

Le président du parlement libanais Nabih Berri a emboité le pas au secrétaire général du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem sur les armes de la Résistance. Tous deux ont insisté sur les mêmes principes: «les armes de la Résistance ne sont pas négociables et ne doivent être abordées que dans le cadre d’un dialogue national consensuel, dans le respect de la Constitution et du serment d’allégeance, et non sous la pression extérieure ou intérieure».

Lors d’un discours, dimanche, à l’occasion de l’anniversaire de la disparition de l’imam Moussa al-Sadr et de ses deux compagnons, Berri a insisté sur le fait que «les armes de la Résistance constituent notre fierté et notre honneur». Il a en outre refusé d’endosser à l’armée la responsabilité de la gestion de la question des armes, soulignant que «la proposition américaine (approuvée par le gouvernement, ndlr) ne se limite pas à une restriction des armes, mais représente plutôt une alternative à un accord de cessez-le-feu. Alors qu’Israël n’a pas rempli ses obligations et poursuit son agression», citant les déclarations de Netanyahu et sa carte qui place le Liban dans le «rêve israélien».

Le président du Parlement s’est également pris à ceux qui sont «obsédés par le vide et misent sur l’agression israélienne pour faire pencher la balance», les accusant d’intimider une composante fondatrice de l’entité libanaise, à savoir les musulmans chiites du Liban.
 

« Les esprits sataniques sont plus
dangereux que les armes de la résistance »
Le chef du mouvement Amal a dans ce contexte estimé que «les esprits sataniques et la rhétorique d’incitation sont plus dangereux pour le Liban que les armes de la résistance», soulignant que «céder à la haine détourne les Libanais du véritable ennemi».

Le président du parlement libanais a également appelé à «établir des passerelles de dialogue et à barrer la route à la guerre civile, que certains encouragent en semant la discorde entre l’armée et la Résistance». Il a précédemment communiqué ce point au président Joseph Aoun et au Premier ministre Nawaf Salam par l’intermédiaire du vice-Premier ministre Tarek Mitri.

Par ailleurs, le quotidien libanais Al-Akhbar a appris que Berri a clairement signifié à Mitri que «la séance du cabinet -qui était prévue ce mardi- si elle était exclusivement consacrée à l’examen du plan préparé par l’armée concernant les armes de la Résistance, témoignerait d’une volonté d’escalade, d’autant plus que le différend persiste quant à l’origine de la décision du gouvernement sur le désarmement de la Résistance».

Berri a indiqué que les deux ministres du Hezbollah boycotteront la séance gouvernementale, tandis que ceux du mouvement Amal la quitteraient. 

Cela a incité Mitri et le cercle restreint des ministres entourant Salam à recommander le report de la séance à vendredi prochain afin de permettre de nouvelles consultations.
 

Eviter de livrer le Liban en proie à l’agression israélienne
D’autre part, une réunion tenue il y a deux jours, entre Mitri, le ministre Fadi Makki et le président du Parlement Berri a permis d’établir un accord minimal pour parvenir à une position libanaise unifiée lors de la réunion du cabinet prévue vendredi. 

Quant à la position de la présidence libanaise, elle a été au cœur des discussions entre le député chiite Mohammad Raad, chef du bloc «Loyauté à la Résistance», et l’envoyé du Président Aoun, le général de brigade André Rahal. Selon les informations arrivées à Al Akhbar, Raad a assuré à Rahal que le Président Aoun souhaitait empêcher le pays de sombrer dans un conflit interne et protéger la sécurité du pays et de l’armée, sans céder à l’«imprudence» et à l’instabilité de Salam ni se soumettre à des ordres extérieurs indifférents au sort du pays, le laissant en proie à l’agression israélienne.

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