Des centaines de milliers d’Israéliens sont descendus, dimanche, dans les abris à Nataniya au nord de Tel Aviv, après une alerte de roquettes depuis le sud du Liban. La Résistance islamique a indiqué avoir lancé une opération sur «une cible militaire» à Tel Aviv par des salves de roquettes et un escadron de drones d’assaut.
Le Hezbollah a riposté dimanche par un déluge de roquettes et de drones d’assaut. Les sirènes d’alerte ont retenti dans le centre, à HaSharon, Herzliya, Hadera, Ma’alot, Evin Menahem, Shomera, Kfar Vadim, Maalé Avirim, Zar’it, Hosen… ainsi que dans les colonies de Galilée occidentale et de la Haute Galilée, à savoir Hurfeish, AlKosh, Admit, Kiryat Shmona, Margaliot, Arab al-Aramcha, et dans la ville de Safed.
La colonie de Metulla en Galilée a été particulièrement ciblée avec huit salves de roquettes depuis le matin du dimanche.
Deux communiqués de la résistance islamique ont revendiqué deux attaques contre cette colonie, la première à 7h00 du matin, par un escadron de drones d’assaut contre une salle d’opérations récemment aménagée et la seconde par une salve de roquettes une demi-heure plus tard, et qui a ciblé des cantonnements militaires. Cette colonie est située en face de la localité al-Khiam, où les affrontements se sont renouvelés dans son quartier nord et à sa périphérie Est.
Par ailleurs, la résistance islamique a fait état d’une attaque aux drones d’assaut sur la base navale Ashdod, située à 150 km de la frontière libanaise.
La chaine de télévision 12 a fait état de drones qui ont survolé pendant 45 minutes des régions en Haute Galilée et dans la Galilée occidentale.
Au milieu de la journée, des tirs de roquettes ont visé la Haute Galilée et la Galilée occidentale, Haïfa et Carmel. Une trentaine selon l’armée d’occupation. Un bâtiment a été touché à Haïfa.
Des images postées sur les réseaux sociaux ont montré des roquettes qui se sont écrasées sur Nahariyya, Haïfa, El’ad à l’est de Tel Aviv, Petah Tikva à proximité de Tel Aviv. Une dizaine de colons auraient été blessés.
Par ailleurs, selon les médias israéliens, les déclarations du gouvernement Netanyahu annonçant des «victoires» dans la guerre avec le Liban, sont en complète contradiction avec la recrudescence des tirs et attaques sur les colonies qui bouleversent complètement «la vie dans le nord».
Amos Harel, analyste des affaires militaires pour le journal Haaretz, a déclaré. Qu’«alors que les négociations de cessez-le-feu se poursuivent au Liban, le sentiment de sécurité personnelle des colons est miné par le rythme croissant des bombardements en provenance du Liban et leur propagation quotidienne vers le centre d’Israël».
Harel a souligné que « hier, dimanche, a été l’un des jours de bombardements les plus intenses depuis le début de la guerre au Liban ».
Harel relève que si «le gouvernement annonce des victoires et est fier des réalisations de l’armée israélienne, (il n’empêche que) le sentiment de sécurité personnelle des colons est une fois de plus gravement ébranlé, de sorte que le fait que l’armée de l’air cause davantage de dégâts lors des raids à Beyrouth et dans la Bekaa ne constitue pas un facteur de consolation» pour les colons du nord, voire du centre israélien.
Appelant à un cessez-le-feu, ce dernier estime que «les actes d’Israël» vont dans le sens «d’une colonisation de Gaza».
«Nous avons toute une gamme d’actions pour faire pression sur Israël et il faut que la justice internationale s’applique pour tous», a-t-il plaidé.
Ces déclarations font échos à des propos qu’il a déjà tenus, samedi soir, à l’antenne de « France 2 », face à l’ancienne Première ministre, Elisabeth Borne.
Dominique de Villepin considérait, en effet, qu‘Israël «doit rendre des comptes devant la société internationale» concernant la situation à Gaza.
«La particularité de Gaza c’est qu’ils sont assiégés donc nous devons, à un moment donné, nous, forcer les portes, ouvrir les portes, c’est un devoir absolu», avait-il lancé.
Il appelait la communauté internationale à agir, «en dépit du silence assourdissant et de l’invisibilité de ce qui se passe à Gaza» et soulignait, à cet effet, que «les journalistes sont ciblés et assassinés» pour empêcher la diffusion d’images.
«Ce n’est pas en bombardant des territoires tous azimuts, qu’on a une chance de libérer les otages, et on sait parfaitement ce qu’il faut faire pour arriver à la libération des otages», avait-il poursuivi.
Selon Dominique de Villepin, la communauté internationale «a l’obligation de savoir ce qu’il se passe» et «ne peut pas laisser dans l’obscurité, un territoire de 365km2 dont on ne peut pas sortir» et dans lequel la population est «assiégée» et «n’a pas de quoi se nourrir à sa faim».