​Liberté économique : Le Maroc en tête en Afrique du Nord, l’Algérie en bas du classement (Heritage Fondation)

Le Maroc se hisse au premier rang en Afrique du Nord du classement annuel des libertés économiques, publié par le Heritage Foundation. Cette évaluation couvre 176 pays et territoires, dont 52 en Afrique. Détails.

Le Heritage Foundation, think tank américain, a publié la 31ᵉ édition de son Indice de liberté économique , qui évalue l’impact des politiques économiques et des marchés libres dans 184 pays.

Cette édition, couvrant la période du 1ᵉʳ juillet 2023 au 30 juin 2024, révèle que l’économie mondiale reste majoritairement « non libre », avec un score moyen de 59,7 points, en légère hausse de 1,1 point par rapport à l’année précédente.

L’indice repose sur douze critères regroupés en quatre grandes catégories : l’état de droit (droits de propriété, intégrité gouvernementale, efficacité judiciaire), la taille du gouvernement (dépenses publiques, fiscalité, solidité budgétaire), l’efficacité réglementaire (liberté des affaires, du travail et monétaire) et les marchés ouverts (liberté commerciale, d’investissement et financière). Chaque pays obtient une note sur 100, déterminant son classement dans l’une des cinq catégories : « libre » (80 à 100), « pratiquement libre » (70 à 79,9), « modérément libre » (60 à 69,9), « plutôt libre » (50 à 59,9) et « répression économique » (0 à 49,9).

Avec un score de 60,3 points, le Maroc s’est hisse au 7ᵉ rang africain et au 86ᵉ rang mondial, enregistrant une progression de 3,5 points par rapport à l’édition précédente. Il est le seul pays d’Afrique du Nord classé parmi les « modérément libres », devançant ainsi la Mauritanie (119ᵉ, 54,9 pts), l’Égypte (145ᵉ, 50,9 pts), la Tunisie (149ᵉ, 49,1 pts) et l’Algérie (160ᵉ, 47,5 pts).

Cette performance s’explique par des résultats solides en matière de liberté d’investissement (75 points), liberté financière (75 points) et liberté monétaire (74,4 points). Toutefois, le pays doit encore progresser sur plusieurs aspects, notamment la liberté du travail (48,5 points), la solidité budgétaire (46,2 points), l’intégrité gouvernementale (36,9 points) et l’efficacité judiciaire (32,5 points).

Sur les 52 pays africains analysés, Maurice se distingue en occupant le 15ᵉ rang mondial avec 75 points, ce qui en fait le seul pays du continent classé dans la catégorie « pratiquement libre ». Il est suivi par le Botswana (31ᵉ, 69,9 points), Cabo Verde (40ᵉ, 68,7 points), les Seychelles (52ᵉ, 66,4 points) et Sao Tomé-et-Principe (85ᵉ, 60,4 points). Ces nations, aux côtés du Maroc, sont les seules à figurer parmi les économies « modérément libres » du continent.

À l’opposé, l’Algérie est classée dans la catégorie « répression économique ». Si elle affiche de bons résultats en matière de fardeau fiscal (80 points), de liberté monétaire (70,9 points) et de dépenses publiques (64,4 points), elle souffre de très faibles performances dans plusieurs domaines clés, notamment le droit de propriété (27,6 points), l’efficacité judiciaire (29,8 points) et la liberté d’investissement (20 points).

À l’échelle mondiale, seuls trois pays atteignent la catégorie des économies « libres » : Singapour, qui domine le classement avec 84,1 points, suivi de la Suisse (83,7 points) et de l’Irlande (83,1 points). À l’inverse, les libertés économiques sont quasi inexistantes dans des pays comme le Venezuela (27,6 points), Cuba (25,4 points) et la Corée du Nord, qui ferme le classement avec seulement 3 points.

Le Heritage Institute souligne que « quel que soit leur niveau de développement actuel, les pays peuvent accroître leur croissance économique et leur liberté économique en adoptant des politiques qui réduisent la fiscalité, simplifient la réglementation, ouvrent l’économie à une plus grande concurrence et luttent contre la corruption ». Un défi que le Maroc semble avoir déjà commencé à relever, mais qui nécessite encore des efforts pour atteindre un niveau de liberté économique plus avancé.

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